Pourquoi le nombre de cas de choléra a doublé en deux ans dans certaines régions du monde

par T.G.
Publié le 3 octobre 2023 à 15h55

Source : Sujet TF1 Info

Le nombre de cas signalés à l’OMS en 2022 a plus que doublé par rapport à 2021, selon une analyse publiée fin septembre.
En cause : des pays concernés de plus en plus nombreux, une pénurie de vaccins et des conditions sanitaires dégradées.

Le choléra en pleine recrudescence. C'est ce qui ressort d'une vaste étude de l'OMS. Publiée fin septembre, celle-ci est sans équivoque : le nombre de cas a presque doublé entre 2021 et 2022. Une situation qui, selon l'Organisation, pourrait encore s'aggraver en 2023. Et ce, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord à cause de l'ampleur des épidémies. "Non seulement il y a eu davantage de flambées, mais ces flambées ont aussi été plus importantes. Sept pays – Afghanistan, Cameroun, Malawi, Nigéria, République arabe syrienne, République démocratique du Congo et Somalie – ont signalé chacun plus de 10 000 cas suspects et confirmés. Plus l’épidémie est importante, plus elle est généralement difficile à maîtriser", précise l'OMS. 

Un vaccin produit en quantité insuffisante

Dans le détail, le nombre de cas est passé de 223.000 à 472.000. L’Afghanistan en a déclaré le plus grand nombre, soit plus de 280.000. Elle est suivie par la Syrie, avec plus de 70.000 malades. Autre explication : l'arrivée de la maladie dans des pays jusque-là épargnés. C'est le cas du Liban et de la Syrie. Ces chiffres transmis par les pays concernés sont malgré tout à prendre avec des pincettes. Selon l'ONU, entre 1,3 million et 4 millions de personnes contractent en réalité le choléra chaque année.

Si ces épidémies s'accentuent, c'est aussi en raison de l'impuissance des autorités à les canaliser. Notamment à cause du vaccin oral, produit en quantité insuffisante : plus de 18 millions de doses ont été demandées cette année mais seulement 8 millions sont disponibles, forçant à stopper les campagnes de prévention. L'OMS a aussi été forcée de recommander une seule dose de vaccin au lieu de deux pour sauver plus de monde. Mais au risque de les protéger moins longtemps.

D'autres facteurs entrent également en jeu. En mai dernier déjà, l'OMS avait imputé l'augmentation des cas à la pauvreté, aux conflits. Mais aussi au changement climatique et aux déplacements de populations qu'ils provoquent. Autant de raisons liées à l'absence de conditions sanitaires adéquates, expliquant que le choléra se répande aussi vite. Bien que le choléra puisse tuer en quelques heures, il peut en effet être traité par une simple réhydratation orale et des antibiotiques pour les cas plus graves. Deux solutions qui manquent à l'appel pour lutter contre cette "pandémie des pauvres", selon l'OMS.

Les pays les plus touchés jusqu'à présent en 2023 sont le Malawi et le Mozambique. Neuf autres pays sont jugés en "crise aiguë" : le Burundi, le Cameroun, la République démocratique du Congo, l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie, la Syrie, la Zambie et le Zimbabwe.


T.G.

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