REMISE EN QUESTION - Alors que plusieurs études avaient démontré l'efficacité de la vitamine D pour lutter contre le cancer, et des omégas 3 pour diminuer les risques d'accidents cardiaques, une étude américaine d'ampleur démontre que cela n'est pas tout à fait le cas.
"Les Omégas-3 diminuent les facteurs de risques des troubles cardio-vasculaires et préviennent les risques d’infarctus", affirme la Fédération Française de cardiologie sur son site. "Les données scientifiques tendent à démontrer que la vitamine D pourrait réduire le risque de certains types de cancer", informe d'autre part Cancer Environnement. Or, selon la plus grande étude menée sur les effets de la vitamine D et de l’Oméga-3 sous forme de compléments alimentaires, cela ne serait pas tout à fait exact.
Pour leurs recherches, les scientifiques de l’université de Harvard, aux Etats-Unis, ont étudié la santé de 26.000 personnes âgées de plus de cinquante ans. Celles-ci, en bonne santé, ont soit, dans le cadre de l’étude, doublé leurs apports en vitamine D, soit avalé un gramme par jour d’huile de poisson, la dose recommandée par l’American Heart Association pour les personnes à risque. D’autres n’ont pris que des placebos, à leur insu.
La prise d'Omégas-3 bonne pour les petit consommateurs de poisson
Après cinq ans, 386 attaques cardiaques, AVC ou accidents cardiovasculaires ont été comptabilisées dans le groupe de 12.933 personnes ayant pris de l’Oméga 3 quotidiennement. 419 incidents de ce genre ont eu lieu parmi les 12.938 participants ayant reçu un placebo. Une différence de 8% peu signifiante de façon générale.
En revanche, les chercheurs se sont aperçus en y regardant de plus près que ce plus faible taux d’accidents était en fait dû à une réduction de 28% du risque d’attaques cardiaques. Des bénéfices en partie retirés par des personnes consommant très peu de poisson au quotidien. Le risque d’accident cardiovasculaire a chez eux été réduit de 19 %. "Ces résultats indiquent qu’alors que seul un modeste apport en huile de poisson est bénéfique, plus que nécessaire devient inutile", explique le docteur JoAnn Manson qui a dirigé cette étude.
La vitamine D ne réduirait pas les risques de cancer
793 cancers ont d’autre part été constatés chez les 12.927 participants ayant ingurgité de la vitamine D. Soit à peine moins que les 824 cancers chez les 12.944 personnes ayant reçu un placebo. "Une réduction petite mais insignifiante", selon les chercheurs de l'étude. Ceux-ci ont en revanche constaté que les cancers qui s’étaient déclarés avaient 25% de chances de moins d’être mortels chez ceux dont les apports en vitamine D avaient été augmentés. "Si quelqu'un a un cancer qui n'a pas encore été diagnostiqué, mais qui est déjà présent, la vitamine D peut rendre ce cancer moins invasif", explique JoAnn Manson. Ces résultats doivent cependant être confirmés dans de prochaines recherches.
"Dans l’ensemble, la commercialisation des compléments alimentaires est très intelligente, mais elle n’est pas étayée par des preuves", regrette auprès de The Independant Naveed Sattar, un professeur de médecine des troubles métaboliques à l'université de Glasgow. "La plupart des personnes qui achètent des compléments alimentaires ne font que se payer une urine très chère. Ils perdent leur temps et se trompent sur le discours réconfortant de protection de ces compléments, alors qu'ils auraient plutôt besoin d'aide pour améliorer leur style de vie de façon agréable et durable."
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