Procès de Millas : qu’est-ce que le syndrome du cœur brisé dont aurait été victime la conductrice du bus ?

par Aurore BRIFFOD Aurore Briffod
Publié le 25 septembre 2022 à 12h10, mis à jour le 25 septembre 2022 à 12h50

Source : JT 20h Semaine

Jeudi 22 septembre, Nadine Oliveira, la conductrice du bus accidenté en 2017 à Millas, s’est effondrée alors qu’elle témoignait à la barre du tribunal de Marseille.
Selon son avocat, elle a été transférée ce samedi en soins intensifs "après un infarctus" provoqué par un tako-tsubo, également appelé syndrome du cœur brisé.
De quoi s’agit-il ?

Le procès de Millas va-t-il pouvoir reprendre ce lundi ? La conductrice du bus, jugée depuis une semaine devant le tribunal de Marseille pour homicides et blessures involontaires, serait dans un état préoccupant. Jeudi 22 septembre, en plein interrogatoire, Nadine Oliveira a été victime d’un malaise au moment où elle devait se rappeler des derniers instants avant la collision avec le TER. Un accident survenu le 14 décembre 2017 à Millas qui a coûté la vie à six collégiens et blessé 17 adolescents.

Sur France Bleu Roussillon, son avocat a indiqué que sa cliente avait été admise en soins intensifs ce samedi après avoir été victime du "syndrome de tako-tsubo", plus connu sous le nom de syndrome du cœur brisé qui intervient généralement après un stress physique ou psychologique intense. "Sous l’effet d’une émotion intense, le cœur a eu une défaillance", a témoigné Me Jean Codognés. 

La "cardiopathie de stress", selon les termes utilisés par les médecins, est causée par une contraction anormale du muscle cardiaque à la suite d’un choc traumatique, résume le magazine spécialisé Sciences et avenir. Le cœur prend alors la forme d’une amphore ou d’un piège à poulpe (traduction littérale du japonais tako-tsubo). 

Un syndrome qui guérit en quelques jours

Interrogé par le magazine, le cardiologue Antoine Sauguet, du Centre de la douleur thoracique à la clinique Pasteur à Toulouse, explique que ce syndrome n’est pas directement fatal et guérit spontanément après quelques jours. Toutefois, il est important qu’un suivi soit réalisé pour éviter d’éventuelles complications. "On redoute que la contraction anormale du cœur n’engendre un trouble du rythme qui peut, lui, entraîner un arrêt cardiaque", détaille le spécialiste. 

À Marseille, la conductrice du bus qui serait atteinte de ce syndrome "doit passer lundi un troisième examen", a fait savoir son avocat qui fustige "un acharnement" des avocats des parties civiles. La reprise du procès prévue le même jour semble compromise. 


Aurore BRIFFOD Aurore Briffod

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