ESPOIR - Le psoriasis ne se soigne pas. Pour autant, de plus en plus de traitements permettent de faire diminuer les symptômes de cette maladie inflammatoire, voire de les faire disparaître. La dermatologue Émilie Sbidian nous explique ces avancées de la recherche, alors que la journée mondiale du psoriasis se tient ce mardi 29 octobre.
C'est une maladie inflammatoire chronique qui touche environ 2,3 millions de Français. Le psoriasis provoque, chez les patients, la poussée régulière de plaques rouges et épaisses recouvertes de squames, ainsi que, dans certains cas, l'inflammation des articulations. Douloureuse, handicapante, mais aussi difficile à vivre en raison des idées reçues qui lui sont associées, la maladie ne se soigne pas. Elle évolue par poussées et par rémissions tout au long de la vie du patient.
Depuis plusieurs années cependant, de nouveaux traitements se développent, permettant de faire disparaître l'ensemble des plaques, ou du moins de diminuer leur nombre, et de soulager l'inflammation des articulations. Émilie Sbidian, dermatologue à l'hôpital Henri Mondor, (AP-HP), nous explique ce que l'avancée de la recherche laisse entrevoir pour l'avenir des patients.
Immunodépresseurs, immunomodulateurs et photothérapie, les premiers traitements du psoriasis
"Jusque dans les années 2000, il y avait deux ou trois médicaments qui étaient mis à la disposition des patients", explique la dermatologue. Il s'agissait alors soit de médicaments immunosuppresseurs, capables de diminuer ou de supprimer les réactions immunitaires de l'organisme, soit de médicaments immunomodulateurs, qui modifient le déroulement des réactions immunitaires et ralentissent, dans le cas du traitement du psoriasis, le renouvellement de la peau.
Des traitements par photothérapie pouvaient aussi être proposés afin de faire disparaître les plaques existantes. "Les patients vont dans des cabines UV chez le dermatologue et cela dure deux à trois minutes, à raison de trois séances par semaine pendant quinze semaines", développe Émilie Sbidian.
Les années 2000, ou la naissance d'une nouvelle génération de médicaments
Depuis les années 2000, de nouveau traitements voient le jour et constituent, pour la dermatologue, "une sorte de révolution". Appelés biomédicaments, ces traitements d'origine biologique ont la capacité d'utiliser les ressources naturelles du corps humain pour combattre une maladie. Dans le cas du psoriasis, les anticorps que représentent ces médicaments sont dirigés contre les protéines de l'inflammation impliquées dans le psoriasis. "Cela se présente sous forme de seringues ou de stylos, comme les stylos à insuline pour les patients diabétiques, et cela s'administre en sous-cutané. Ces traitements doivent être maintenus plusieurs années pour permettre la mise en rémission des patients", indique la professionnelle.
Depuis, la recherche se poursuit et les protéines capables d'être visées par ces médicaments sont de plus en plus nombreuses. Les premiers biomédicaments, les anti-TNFα, ont permis d'obtenir des résultats spectaculaires bloquant l'action de la protéine TNF-α, qui joue un rôle dans l’induction et la persistance du psoriasis. "Il existe désormais quatre traitements de ce type", précise Émilie Sbidian. Par la suite, plusieurs autres traitements ont été mis sur le marché, ciblant les protéines IL12, IL23, IL17, rendant la lutte contre le psoriasis plus aisée. "Ce sont des médicaments de plus en plus efficaces. Les participants inclus dans les essais thérapeutiques ont 40 à 60% de chances d'avoir 90% d'amélioration avec les dernières molécules. C'est extrêmement important puisque avec les premiers biomédicaments, les anti-TNF, on était plutôt sur 20 à 30% de chances d'avoir 90% de chances d'amélioration", rapporte la dermatologue.
Des médicaments onéreux qui font saliver les laboratoires pharmaceutiques
Ces médicaments sont malgré tout, pour l'heure, soumis à des restrictions d'usage, tant leur prix est élevé. "On est entre 15 et 20.000 euros par an et par patient", affirme notre interlocutrice. Face à ce nouveau marché lucratif, les laboratoires se livrent actuellement une guerre sans merci dont le congrès de l'European Academy of Dermatology and Venerology (EADV), qui se déroulait à Madrid début octobre, a été témoin, rapporte le journal Les Échos. Ces médicaments ne sont donc pour l'instant remboursés, en France, qu'aux patients pour lesquels les autres traitements ont été un échec ou sont contre-indiqués.
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