PSYCHOLOGIE - Alors que les fêtes de fin d'année approchent, l'anxiété au sujet de la situation sanitaire regagne du terrain, aidée par la propagation du variant Omicron et la 5e vague. Interviewée par LCI, la psychiatre Aurélia Schneider donne ses conseils pour appréhender au mieux cette période.
Il y a quelques semaines encore, la France semblait apercevoir la lumière au bout du tunnel. Les indicateurs étaient pratiquement tous au vert et le gouvernement laissait même entendre que certaines restrictions pourraient être assouplies. Alors quand la cinquième vague est arrivée, elle a d'abord été minimisée, beaucoup prétendant qu'avec la vaccination désormais massive de la population, elle ne serait pas aussi féroce que les précédentes. C'était sans compter sur la perte d'efficacité de la deuxième dose et de l'arrivée du froid.
Alors que les fêtes de fin d'année approchent à grand pas, l'incertitude et la crainte sont, comme l'an dernier, au rendez-vous. Accentuées encore par l'arrivée d'un nouveau variant, Omicron. Comment appréhender cette période ? A-t-on finalement le droit de rester optimiste ? La psychiatre Aurélia Schneider, spécialisé en thérapie comportementale et cognitive, nous répond.
Lâcher prise pour vivre plus sereinement
"Nous subissons le mal du siècle, qui est l'impatience", analyse la psychiatre, autrice du livre "La charge mentale des femmes et celle des hommes - Guide illustré avec Muzo" aux éditions Larousse. "Les grandes épidémies, comme la peste, ça a duré des années", souligne-t-elle. "Il faut donc se dire que cela peut durer et je crois que la meilleure chose à faire, c'est d'accepter tranquillement ce qui est en train de se passer, même si ça n'est pas réjouissant."
Et la psychiatre de citer le poète et philosophe Bernard Fontenelle : "Ne prenez pas la vie au sérieux, vous n'en sortirez pas vivant". "Je crois que cette pandémie nous ramène à des choses très triviales et archaïques : nous sommes mortels. Nous n'avons pas du tout envie d'y penser, mais nous sommes en ce moment un peu forcés à le faire et il faut en prendre notre parti", estime-t-elle.
La psychiatre compare cette situation avec le cas d'une personne qui ne parviendrait pas à trouver le sommeil et qui se répète en boucle qu'il faut qu'elle dorme. Ce qui, évidemment, ne fonctionne jamais. "Cela fait augmenter la vigilance sur une action qui implique une baisse de vigilance. C'est exactement ce qui se passe avec le Covid : on est en train de focaliser sur cette histoire en se demandant jusqu'à quand cela va durer, dans quelles conditions... Et cette idée ne sort pas de notre esprit et nous pollue." Pour Aurélia Schneider, le secret est donc de lâcher prise, malgré la peur que peut susciter cette période.
Profiter du moment présent
La spécialiste des thérapies comportementales et cognitives conseille aussi, pour tenir bon, de voir le verre à moitié plein en appréciant le moment présent. "Il faut se souvenir que nous avons eu des phases plus clémentes entre deux vagues. Nous avons pu sortir, voir nos proches, aller au restaurant... Je crois que nous en avons bien profité et même peut-être plus qu'avant, quand nous faisions ces choses-là de façon mécanique", considère-t-elle.
"Il faut se dire, comme l'année dernière, que nous aurons de la chance si on arrive à se réunir pour les fêtes, si on peut se voir, si on peut s'embrasser, si on peut passer du temps ensemble", dit Aurélia Schneider. "Je crois que nous avons un objectif commun qui est de passer cette fin d'année le plus agréablement possible. Et je crois que cet objectif doit nous porter au-delà des fêtes et c'est à propos de cela que l'on doit rester optimiste. Bien sûr, ce que l'on vit est dur, mais on peut quand même faire des choses plaisantes", rappelle-t-elle.
S'informer, mais pas trop
Si la psychiatre considère qu'il est néanmoins important de prendre suffisamment au sérieux cette pandémie pour continuer de s'informer à son sujet, elle estime que cela ne doit servir qu'à se préparer et à prendre ses précautions pour les vagues à venir. "Un homme averti en vaut deux. On ne doit pas baisser la garde, mais il ne faut pas se surinformer, car ça risque d'engendrer du stress inutile. On ne peut rien savoir de ce qui va se passer et on verra bien ! Pour l'instant, c'est au jour le jour et tout ce que nous avons à faire, c'est de prendre chacun les précautions qui s'imposent pour nous et pour nos proches."
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