Le ministère de l'Agriculture annonce ce jeudi la découverte d'un foyer de peste porcine africaine en Allemagne, à proximité de la frontière avec la France.Ce virus qui touche que les porcs et les sangliers peut s'avérer catastrophique pour les élevages.Il n'est pas une menace pour l'homme.
La peste porcine africaine de retour aux portes de la France. Le ministère de l'Agriculture a annoncé ce jeudi la découverte d'un foyer de ce virus en Allemagne, à proximité de la frontière française.
Le foyer a été détecté dans un élevage de Forchheim am Kaiserstuhl, à 6 km de la frontière française. Les 35 porcs de l'élevage en plein air ont été abattus. "Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour", a précisé le ministère, qui lancera une cellule de crise la semaine prochaine avec "l’ensemble des professionnels et services de l’État".
En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance est mise en place par les autorités allemandes, qui vont "intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours".
Depuis janvier, la peste porcine africaine circule dans la faune sauvage en Italie, où un plan d'urgence pour endiguer le virus dans la région de Rome, qui compte huit cas depuis le début de l'année, a été lancé.
Aucun danger pour l'homme, très létal pour les porcs
La peste porcine africaine, dont le nom peut évoquer de grandes épidémies moyenâgeuses, est en fait une maladie strictement animale, qui ne touche que les suidés, c’est-à-dire les porcs et les sangliers. Elle entraîne sur ces populations de fortes mortalités, mais ne présente aucun danger pour l’homme.
Elle constitue tout de même une "menace majeure pour les élevages de porcs français", selon le ministère de l'Agriculture, car il n'existe ni vaccin, ni traitement contre cette affection. Une maladie qui plus est très contagieuse, qui peut se propager rapidement à l’ensemble des porcs d’une exploitation. Le virus se transmet en effet d’un animal à un autre, mais peut aussi se disséminer par des mouvements de véhicules, de personnes en provenance de zones infectées ou par l’intermédiaire de denrées alimentaires, rappellent les autorités.
Les symptômes décrits sur le site de l’OIE (l'Organisation mondiale de la santé animale) sont de plusieurs sortes : forte fièvre, perte d’appétit, léthargie, des hémorragies au niveau de la peau et des organes internes ; la mort survient en deux à dix jours en moyenne. La mortalité peut atteindre 100%.
Le virus est présent dans le sang, les tissus, l’urine, les excréments et les sécrétions des animaux malades. Il est donc résistant et très contagieux dans les tissus animaux.
Des intrusions répétées en Europe
En septembre 2018, une alerte avait été lancée par les autorités sanitaires belges et avait abouti à une série d'abattage pour empêcher la propagation.
La maladie, originaire d’Afrique comme son nom l’indique, avait déjà fait des intrusions sur le continent européen dans les années 1960, notamment au Portugal, sur la péninsule ibérique, et même de façon sporadique en Belgique et en France dans les années 1980. Des politiques d’abattage, surtout en Espagne et au Portugal, avaient permis de l’éradiquer dans les années 1990.
Le virus a également traversé l’Atlantique, touchant les Caraïbes, Cuba, où des abattages de porcs à grande échelle ont dû être menés. Il a remis le pied sur le continent européen en 2007 en Géorgie et refait son apparition dans l’Union européenne en 2014, d’abord en Lituanie, avant de s’étendre peu à peu dans plusieurs pays d’Europe de l’Est, se rapprochant progressivement des frontières françaises.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info