Cette drogue, présente en France depuis quelques années, circule dans certains établissements scolaires.Consommée par les plus jeunes, notamment en étant vapotée, elle est censée provoquer les effets du THC mais peut avoir des conséquences beaucoup plus graves.
C'est une drogue qui semble se répandre de plus en plus dans les lycées ces dernières années. Mardi, le proviseur d'un lycée du Nord a alerté les parents d'élèves sur la circulation au sein de son établissement de "Buddha blues". Ce cannabis de synthèse, extrêmement toxique, serait à l'origine de l'hospitalisation de deux élèves dans l'école.
Un produit "hautement dangereux"
Aussi surnommé PTC pour "Pète ton crâne" ou Miel s'il est solide, ce produit se présente principalement sous forme d’un liquide incolore et sans odeur. Destiné à être injecté dans une cigarette électronique, un simple vapotage permet d’en ressentir les premiers effets. Cette drogue de synthèse peut cependant aussi être trouvée sous forme de poudre.
Censée provoqué les effets du THC, la molécule psychotrope du cannabis, sa consommation peut avoir des conséquences beaucoup plus dangereuses. Dans sa lettre aux parents, le proviseur du lycée de Fourmies évoque ainsi une possible "détresse respiratoire", de "violents maux de tête", de la "tachycardie", des "crises de paranoïa", de la "paralysie" ou encore des "hallucinations".
Comme le protoxyde d’azote, un gaz hilarant contenu dans des siphons métalliques à chantilly et qui est aussi couramment consommé par les plus jeunes, le "Buddha blues" est facilement accessible. Les fioles se commanderaient pour quelques dizaines d'euros sur Internet. Pourtant, sa consommation est bien interdite. Lors d'une des premières alertes rendues publiques, dans un établissement de Brest fin 2017, la brigade des stupéfiants du Finistère avait qualifié ce produit de "hautement dangereux".
Le directeur du lycée de Fourmies n'est d'ailleurs pas le premier à avoir alerté sur la circulation de cette drogue dans son établissement. À Tarbes (Hautes-Pyrénées), une collégienne de 15 ans a été hospitalisée lundi après avoir vapoté cette drogue. Son collège a alerté les secours après que cette élève a été prise de vomissements et a perdu connaissance dans les toilettes.
La victime, qui a réintégré sa classe dès le lendemain, a indiqué avoir pris une dizaine de taffes d'une cigarette électronique d'un camarade ayant lui-même rempli sa vapoteuse avec un e-liquide acheté à un ami extérieur à l'établissement scolaire. Le propriétaire de la cigarette et le vendeur du liquide ont été interpellés et doivent être convoqués devant le juge des enfants en juin.