Rage : l'enfant mordu au Sri Lanka est décédé, ce que l'on sait sur cette maladie grave

Publié le 18 octobre 2017 à 23h08, mis à jour le 18 octobre 2017 à 23h16
Rage : l'enfant mordu au Sri Lanka est décédé, ce que l'on sait sur cette maladie grave

SANTÉ - Un garçon de 10 ans a contracté le virus de la rage après avoir été mordu par un chien au Sri Lanka. Hospitalisé en France depuis le 4 octobre, il est décédé mardi. 59.000 personnes meurent chaque année de la rage dans le monde.

Une morsure "banale". Un enfant de dix ans, habitant dans le Rhône, a contracté la rage après avoir été mordu par un chiot sur une plage dans le sud du Sri Lanka, à la mi-août. Son "pronostic vital est engagé", avait indiqué mardi 10 octobre l'Agence nationale de Santé (ARS), avant que l'on apprenne mercredi sa mort la veille. "L'enfant l'a caressé (un chiot) et comme tous les jeunes chiots, celui-ci lui a mordillé la main puis il l'a mordillé un peu plus fort et la main a saigné", a précisé le docteur Bruno Morel, directeur délégué veille et coordination des alertes sanitaires à l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. La morsure, "banale", n'avait alors pas inquiété la famille.

La maladie ayant une longue période d'incubation (20 à 60 jours en moyenne), l'enfant n'a été hospitalisé que le 4 octobre et c'est lundi 09 octobre que le centre national de référence (CNR) de la rage à l'Institut Pasteur a confirmé le diagnostic. En réanimation, l'enfant est aujourd'hui "dans un état critique mais stable". Son pronostic vital est engagé, selon l'ARS.

Une campagne de vaccination

Les membres de la famille du jeune garçon ont bénéficié "très rapidement d'une prise en charge par un centre antirabique", a ajouté le Dr Morel. Ils ont d'ailleurs été vaccinés contre la maladie. Une "soixantaine de personnes", notamment les élèves et le personnel de l'école du garçon située dans une commune au nord de Lyon, ont dû consulter en vue d'une éventuelle vaccination, avait précisé le Dr Marie-Laure Leroux, médecin conseiller technique de l’Éducation nationale. Cette campagne a été précédée la semaine dernière d'une réunion d'information avec les parents d'élèves, déjà prévenus par courrier.

La directrice de la santé publique à l'ARS, le Dr Anne-Marie Durand, a assuré que la "transmission inter-humaine n'avait jamais été rencontrée" et que la vaccination était "protectrice dans tous les cas". Cependant, une fois déclarée, la maladie est "presque constamment mortelle" en l'absence de traitement efficace.

Un virus qui progresse lentement

Il n'y a plus eu de cas de rage "autochtone" chez l'homme en France métropolitaine depuis 1924. Les seuls cas répertoriés récemment concernent des personnes ayant contracté la maladie à l'étranger : 23 précédents depuis 1970, le dernier remontant à 2014, selon les autorités sanitaires.

Même si la France a été déclarée indemne de la maladie, la rage reste cependant "une préoccupation", a expliqué à l'AFP Thierry Fosse, chef de service hygiène et vaccination du CHU de Nice et responsable du centre antirabique des Alpes-Maritimes. De nombreux Français en déplacement en Asie, en Afrique, dans certains pays d'Europe de l'Est, au Moyen-Orient ou sur le continent américain, se font en effet mordre par des chiens ou des chats errants porteurs de la rage, parfois même par des singes comme en Thaïlande.

La maladie met du temps à se déclarer car le virus progresse très lentement de la morsure au cerveau et c'est dans ce laps de temps que les équipes médicales peuvent intervenir avec une vaccination efficace à 100%, précise le spécialiste. Une fois la maladie déclarée, "c'est possible de passer le cap avec de l'immunothérapie et de la réanimation" mais c'est très rare, souligne-t-il.

59.000 décès par an dans le monde

Les autorités rappellent qu'en cas de morsure, griffure ou même du simple léchage d'une plaie ou d'une muqueuse par un animal, il faut procéder à un lavage soigneux avec de l'eau et du savon. Il convient ensuite de désinfecter puis de consulter le plus rapidement possible un centre antirabique qui jugera de l'opportunité de procéder à une vaccination.

Des recommandations qui doivent s'appliquer même en France. Car si la vaccination des chiens y est obligatoire, des cas de rage peuvent être importés, par exemple par des chiots entrant illégalement d'Europe de l'Est ou rapportés de voyage, souligne Thierry Fosse. La rage est d'ailleurs toujours responsable de quelque 59.000 décès par an dans le monde.


La rédaction de TF1info

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