Deux alertes sanitaires à l'E.coli et à la salmonelle sont actuellement en cours en France.Nestlé et Ferrero ont rappelé massivement des produits, possiblement contaminés par ces deux bactéries.L'ONG Foodwatch pointe, mercredi 6 avril, des "défaillances" dans les contrôles.
Tout est-il fait pour contrôler ce que l'on mange ? Après les rappels massifs des pizzas surgelées Buitoni, possiblement contaminées par l'Escherichia coli, et de chocolats Kinder, pour des suspicions de salmonelle, deux bactéries à l'origine de complications digestives ou rénales parfois graves, notamment chez les enfants, le débat est relancé. L'ONG Foodwatch a alerté, mercredi 6 avril, sur "l'opacité" des géants de l'alimentaire et le manque de moyens alloués aux autorités sanitaires.
"Ce que ces scandales révèlent malheureusement une nouvelle fois, ce sont les défaillances du système", a déploré sur RMC la directrice générale de Foodwatch, Karine Jacquemart. "La bonne nouvelle, c'est qu'on a une réglementation sur le papier au niveau européen qui est très forte et qui indique des responsabilités très claires pour les entreprises". Mais "la mauvaise nouvelle, c'est que ça n'est pas suffisamment appliqué", a expliqué la représentante de l'association de défense des consommateurs.
"On n'arrête pas d'enlever des moyens" aux autorités
"D'un côté, les entreprises ont l'obligation de faire des autocontrôles pour s'assurer qu'elles ne commercialisent que des produits non dangereux pour la santé, mais il y a un manque de contrôle de ces autocontrôles", a-t-elle dénoncé. "Ça devrait être la responsabilité finale de l'État, des services de contrôles sur le terrain de s'assurer que les entreprises font bien leurs contrôles et qu'il n'y a pas un trou dans la raquette. Or, on n'arrête pas d'enlever des moyens à ces autorités publiques."
Selon elle, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) "parle d'une baisse de plus de 440 postes sur ces dix dernières années, ça c'est scandaleux car en gros c'est une privatisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments". Par ailleurs, "le nombre des inspections sur la sécurité sanitaire des aliments a diminué de 33% entre 2012 et 2019 du côté de la Direction générale de l'alimentation", dénonçait, le 25 mars 2021, l'ONG dans un communiqué.
"Ce qu'il faut casser absolument, c'est le système d'opacité totale", a réclamé Karine Jacquemart. "On a affaire à des géants, c'est Nestlé dans le cas des pizzas Buitoni, c'est Ferrero dans le cas des Kinder. Qu'ils rendent des comptes déjà et puis qu'il y ait des sanctions. Sur les derniers scandales alimentaires, où sont les sanctions ? Où sont les informations publiques sur quels autocontrôles et quels contrôlés de l'État ont été faits ? Quels ont été les résultats ? Quelles ont été les alertes données ?"
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