PATIENCE - Le ministre de la Santé a souhaité cet été que la France puisse accélérer le déploiement des tests salivaires. Si ce procédé pourrait s'avérer très pratique, il ne dispose pas pour l'heure d'un feu vert de la Haute autorité de santé.
Mise à jour du 19/11 :
Suite à la publication de cet article, LCI a été contacté par Alexandra Prieux, dirigeante de l'entreprise Skillcell à l'origine des tests salivaires EasyCOV. Elle précise que les "recherches ne sont aujourd'hui plus en cours, car terminées", et que les tests disposent même d'une certification CE. En d'autres termes : ils sont prêts. "Toutes les données sont à disposition de tous les interlocuteurs, en particulier de la HAS. Elle nous a dit qu'elle reviendrait vers nous le 20 novembre", ajoute l'entrepreneuse.
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Chaque jour, l'équipe des Vérificateurs reçoit des questions d'internautes via une adresse mail dédiée : lesverificateurs@tf1.fr. Lecteur de LCI, Bertrand nous a ainsi sollicité car il s'interroge sur le déploiement des tests salivaires en cette période de crise sanitaire.
"Le ministre Véran nous a promis des tests salivaires au mois de mars", indique-t-il. "Pourquoi ils ne sont toujours pas disponibles de façon généralisée ? Ils sont pourtant utilisés dans de nombreux pays, sont moins intrusifs, ne nécessitent pas le passage par un labo et sont très rapides. Pourquoi on les attend toujours ? Pouvez-vous expliquer cette situation ?" Pour en savoir plus sur le sujet, notre équipe a contacté la Direction générale de la Santé (DGS), qui suit de très près le dossier.
Olivier Véran met la pression
Aujourd'hui, des prélèvements salivaires peuvent d'ores et déjà être réalisés. La DGS note que le 18 septembre, "la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable" pour qu'une partie des tests RT-PCR habituellement réalisés via des prélèvements rhino-pharyngés soient plutôt effectués en utilisant des prélèvements salivaires. Seules les personnes symptomatiques sont ainsi concernées, puisqu'ils s'avèrent "très peu performants" pour des patients sans aucun symptôme.
Les tests salivaires auxquels fait référence notre internaute sont donc différents des tests RT-PCR. Ils ne doivent pas non plus être confondus avec les tests antigéniques que l'on voit se multiplier actuellement et qui sont réalisés à partir d'échantillons issus de prélèvements nasopharyngés. En effet, les tests salivaires s'avèrent peu invasifs : les prélèvements ne nécessitent qu'un peu de salive et promettent des résultats obtenus très rapidement, en l'espace de quelques heures tout au plus.
Particulièrement pratiques sur le papier, ils sont plébiscités par Olivier Véran, qui milite pour leur adoption. Le Parisien a rapporté cet été que Martin Hirsch, patron de l'AP-HP, a été "convoqué" fin juillet par le ministre de la Santé. Une rencontre durant laquelle ce dernier lui a signifié qu'il voulait que l'on "accélère" sur les tests salivaires. "Le ministre a pété une durite", a glissé au quotidien un interlocuteur présent se jour-là, évoquant l'impatience d'Olivier Véran.
Un projet de tests salivaires a été largement mis en avant, développé par une start-up montpelliéraine affiliée au CNRS. La DGS le surveille et précise qu'un "protocole de recherche est en cours au CHU de Montpellier", dont "l’objectif principal est de comparer la sensibilité du test salivaire (nommé EasyCOV) à la PCR-NP." Des travaux sont donc en cours, mais "à ce stade, les discussions sur les aspects techniques et méthodologique de cette demande ne sont pas finalisées".
Ces tests, ajoute la DGS, font partie de ceux évalués "dans le cadre de SALICOV", un "projet de recherche multi-bras qui a démarré au mois de septembre" et qui est chapeauté par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). "L’étude SALICOV a pour objectif de tester en vie réelle différents tests salivaires disponibles et/ou à venir en situation de dépistage et en particulier de tester des dispositifs dits 'point of care' sur crachats salivaires frais contre la référence PCR nasopharyngée", détaille la DGS. "Cette étude doit également permettre de constituer une biothèque de salive congelée au centre de ressources biologiques de l’hôpital Cochin afin d’augmenter les inclusions permettant de tester cette technique."
Le ministère des Solidarités et de la Santé souhaite donc que ces techniques de dépistages soient mises en place, et assure qu'il "suit très attentivement les études concernant les tests salivaires et participe à leur financement". Pour autant, à l'heure actuelle et malgré l'empressement d'Olivier Véran, "il est encore trop tôt pour valider ces tests".
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