HOPITAL - Pour soulager des services hospitaliers débordés, le gouvernement en appelle aux futurs soignants, mais aussi aux retraités des professions de santé ainsi qu'aux libéraux. A ce jour en France, les services de réanimation sont occupés à 113,8% par des malades du Covid-19.
Débordés par la troisième vague de l'épidémie, les soignants tentent de tenir. Mais la tension hospitalière est forte, avec un taux d'occupation moyen de 113,8% en réanimation dans le pays, et de 150,5% dans la région parisienne. Pour leur venir en aide, le ministère de la Santé a lancé vendredi un appel solennel aux anciens et aux futurs personnels de santé à s'inscrire sur la plateforme "renfort RH crise". Les médecins, les infirmiers, les aides-soignants sont sollicités, mais aussi les masseurs-kinésithérapeutes et les techniciens de laboratoires. "La poursuite de la mobilisation des professionnels est donc cruciale pour la prise en charge des patients atteints de Covid-19, mais aussi de tous les autres patients et permettre un roulement des équipes hospitalières", souligne le ministère dans un communiqué.
Plus de 34.000 propositions depuis juillet
Lancée en juillet dernier par le gouvernement, la plateforme (accessible ici) permet à la fois à un établissement de santé ou médico-social (comme un Ehpad) de demander de l'aide et à un professionnel disponible d'en apporter. "Tout établissement qui a besoin de renforts peut consulter la liste des volontaires et contacter les profils les plus adaptés à ses besoins. Tout professionnel qui souhaite se porter volontaire pour une mission renseigne et met à jour ses coordonnées, disponibilités, diplômes et expériences. Il sera ensuite contacté directement par un établissement de sa région ou par l’ARS pour un contrat court ou une mise à disposition", indique le ministère de la Santé. Ce renfort peut prendre différentes formes : la mise à disposition de son véhicule personnel, une disponibilité le week-end, l'apport d'une expérience en Ehpad ou en réanimation, ou encore une aide pour la campagne de vaccination.
34.094 propositions de renforts ont été enregistrées sur la plateforme depuis son lancement en juillet, dont 6800 depuis janvier, selon la Direction générale de la Santé (DGS). Un chiffre à prendre avec précaution puisque plusieurs de ces propositions ont pu être formulées par une seule et même personne et que "de nombreux établissements recrutent des professionnels de santé sans l’indiquer sur la plateforme ce qui conduit le statut du professionnel à rester en disponible", indique la DGS.
Une prime de stage pour les étudiants
En contrepartie du renfort des étudiants, venus nombreux depuis le début de l'épidémie, le gouvernement les gratifie d'une "indemnité exceptionnelle de stage durant cette période, par exemple une majoration de 100 % pour les étudiants en médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie". Les soignants engagés dans la réserve sanitaire bénéficient d'une hausse de leur salaire : par exemple, la rémunération d'un infirmier en activité peut passer de 125 euros à 200 euros par jour. Les professionnels à la retraite, eux, "ne sont pas soumis au plafonnement du cumul de leur retraite et de leur revenu d’activité s’ils exercent cette activité, médicale ou paramédicale, dans un service Covid-19" et les médecins libéraux venus en renfort peuvent être indemnisés de leurs frais fixes si cette aide provoque une perte de leur activité.
D'après une étude de la Fédération hospitalière de France (FHF) menée en novembre dernier, plus de 70% des établissements de santé prévoyaient de s'appuyer avant tout sur la venue d'étudiants pour renforcer leurs effectifs, puis sur celle de professionnels tout juste retraités. 55% déclaraient compter sur la plateforme "renfort RH crise" pour leur venir en aide, 32% sur la réserve sanitaire et 13% voulaient s'appuyer sur la réquisition préfectorale.
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