CRISE SANITAIRE - Face à la "baisse des approvisionnements" de la part des fabricants, la campagne de vaccination est obligée de ralentir la cadence. La priorité ? Assurer la deuxième injection.
La campagne de vaccination prend un nouveau coup dans l'aile. Selon le gouvernement, un million de personnes recevront une première injection de vaccin anti-Covid à la fin du mois de février. À titre de comparaison, ils étaient 1,4 million fin janvier. Selon le gouvernement, un total d'environ 2,5 millions de Français auront reçu la primo-injection fin février. Une prévision très inférieure au chiffre de 4 millions évoqué fin février par le ministre de la Santé jeudi 21 janvier. Au total, il y aura 1,5 million de vaccinations en moins au mois de février.
Si la cadence baisse, c'est que les livraisons de doses s'annoncent moindres qu'attendues. Le ministère fait état de la "baisse des approvisionnements" de la part des fabricants... Après la diminution des livraisons des doses de vaccin du duo Pfizer-BioNTech - 200.000 en moins en janvier -, le ministère de la Santé a confirmé ce jeudi que Moderna accusait à son tour des retards. Le fabricant est contraint de réduire d'un quart le nombre de doses livrées à la France pour le mois de février.
Le ministère de la Santé et des Solidarités tablait aussi sur la disponibilité du vaccin d'AstraZeneca, qui doit être examiné ce vendredi pour homologation par le régulateur européen. Le ministre avait d'ailleurs averti que toutes ses estimations dépendraient des approvisionnements. Mais AstraZeneca a annoncé cette semaine qu'il ne livrerait à la France que 4,6 millions de doses de son vaccin d'ici fin mars, moitié moins qu'attendu, selon le ministère de la Santé.
Au niveau européen, le groupe ne prévoirait de livrer au 1er trimestre qu'"un quart" des doses initialement promises aux 27 pays de l'UE. Ces derniers lui réclament de tenir ses engagements. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a tenté de rassurer la population en affirmant : "Je veux leur dire que les doses continuent à arriver dans notre pays". Ajouté à cela, il a promis "une transparence totale" sur la campagne de vaccination.
Objectif : assurer les rappels
Conséquences ? Les rendez-vous pour se faire vacciner en février seront donc limités. Parmi les premières injections prévues le mois prochain, "600.000 correspondant à des rendez-vous d'ores et déjà pris, entre le 1er et le 14 février" et "400.000 correspondant à de nouveaux rendez-vous entre le 15 et le 28 février, qui seront ouverts d'ici la fin de la semaine", précise le ministère dans un communiqué. Afin d'assurer les rappels des deuxièmes doses à 28 jours, "environ 5% des rendez-vous pour une première injection devront être décalés de quelques jours" mais "aucun rendez-vous ne sera annulé", a voulu rassurer le ministère.
Jeudi 28 janvier, l'Île-de-France, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté ont annoncé le report de milliers de rendez-vous pour une première injection du vaccin contre le Covid-19. À titre d'exemple, dans le centre de vaccination de Maîche, dans le Doubs, 425 rendez-vous ont été suspendus jusqu'au mois de mars. Autant de casse-têtes logistiques supplémentaires, puisqu'il faut appeler toutes les personnes concernées pour fixer un autre rendez-vous.
En Ile -de-France, les élus ont été informés qu'il manquait 200.000 doses du vaccin Pfizer. Conséquence : les doses distribuées aux départements franciliens devraient encore fondre. Un coup dur pour les maires de la région qui avait bien entamé leur campagne de vaccination. Ce jeudi 28 janvier, l'Agence régionale (ARS) de Santé Ile-de-France a tenté de rassurer la collectivité en annonçant "travailler aux ajustements rendus nécessaires. "
Pour rappel, la répartition des doses sur le territoire est réalisée selon les critères suivants : leur livraison dans chaque région dépend du nombre de personnes faisant partie des publics prioritaires et de la vitesse de propagation de l'épidémie, dont la circulation est différente dans les différentes régions. Au total, 1.349.517 injections de vaccin ont été réalisées en France a indiqué ce jeudi le ministère, précisant que les deuxièmes injections "représentant encore une part extrêmement réduite" (11.739 doses). L'objectif énoncé par Olivier Véran de vacciner tous les Français d'ici la fin août pourrait donc tomber à l'eau.
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