Retrait du marché du Cytotec : Diane 35, Mediator..., ces médicaments aussi ont été détournés de leur usage d'origine

Publié le 20 octobre 2017 à 15h34, mis à jour le 20 octobre 2017 à 15h43
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Source : Sujet JT LCI

MÉSUSAGE - Le retrait du marché français du Cytotec, un médicament anti-ulcéreux utilisé en gynécologie avec, parfois, de graves effets secondaires, soulève à nouveau l’interrogation autour de la prescription hors Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Et pour cause, d'autres produits autorisés pour une pathologie, mais prescrits pour une autre, ont créé la polémique avant lui. Retour sur quelques exemples.

"Mésusage." C'est ainsi que l'on qualifie le fait de détourner un médicament de son usage d'origine, sans que cela n'offre les garanties de sécurité qui conditionnent une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). L'exemple du Cytotec, un anti-ulcéreux largement utilisé en gynécologie, dont le retrait du marché français a été annoncé ce jeudi par l'Agence du médicament, ne fait qu'étoffer un peu plus une liste déjà bien fournie. Ces dernières années, d'autres scandales, désormais bien connus de l'opinion publique, ont illustré cette pratique qui a toujours cours. Retour sur quelques exemples.

Mediator

C'est sans doute l'exemple de mésusage qui vient immédiatement à l'esprit. Et pour cause. Le Mediator, un anti-diabétique largement détourné comme coupe-faim, a été prescrit pendant trente ans à cinq millions de personnes. En générant des problèmes cardiaques, il aurait fait 500 morts depuis sa mise sur le marché en 1975. Il est interdit en France depuis novembre 2009.

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Diane 35

Lorsqu'en janvier 2013 éclate le scandale autour de Diane 35, on évoque immédiatement un "nouveau Médiator ".  Ce traitement anti-acné est alors prescrit à 315 000 Françaises comme pilule contraceptive, un usage pour lequel il n'est pas autorisé. Tout comme ses génériques, le traitement est alors accusé d'être lié à la mort, par thrombose (caillots), de quatre patientes en vingt-cinq ans. Quelques jours après le début de la polémique, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) retire le produit du marché, estimant que "le rapport bénéfice/risque de Diane 35 et de ses génériques est défavorable dans le traitement de l'acné ".

Prozac

Le célèbre Prozac, consommé par près de 25 millions de personnes à travers le monde, a lui été détourné de son indication d'antidépresseur pour en faire un coupe-faim, affirmait le Conseil national de l'ordre des médecins, en 2010. Or, prévue pour traiter la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles boulimiques, "la pilule du bonheur" n'a aucune indication à visée amaigrissante. A l'époque, l'anxiolytique Diazepam compte également parmi les antidépresseurs dont l'usage serait détourné pour maigrir. 

Euphon, Néo-Codion

Le  12 juillet dernier, la ministre de la Santé a décidé de rendre la prescription obligatoire pour tous les médicaments contenant des produits dérivés de l’opium (codéine, dextrométhorphane, éthylmorphine, noscapine). Cette décision est intervenue alors que de plus en plus d’adolescents avaient pris l’habitude de détourner son usage afin de se droguer. Cinq cas d’intoxications graves, dont deux mortelles, ont ainsi été recensés depuis le début de l’année. Une "bad tendance" qui a alerté l’ANSM. En juin 2017, l'agence sanitaire avait appelé les professionnels de santé à la prudence. Car au-delà de l’usage récréatif, la codéine, qui appartient à la famille des opioïdes, peut créer une accoutumance. De plus, lors de la métabolisation de la substance, des problèmes de surdosage peuvent intervenir. Et ce d'autant plus que la molécule ne doit pas être prise avant l’âge de 12 ans. 


La rédaction de TF1info

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