Doliprane, Maxilase… Vous ne les trouverez désormais plus en libre-service dans les pharmacies

Publié le 15 janvier 2020 à 10h56
Doliprane, Maxilase… Vous ne les trouverez désormais plus en libre-service dans les pharmacies
Source : SIPA

PHARMACIE - Ce mercredi 15 janvier, il devient impossible de se servir librement pour acheter des médicaments comme l'aspirine, le Doliprane ou l'Advil en pharmacie. L'agence du médicament impose désormais leur placement derrière le comptoir pour limiter les risques de mauvais usage.

Fini l'aspirine, le Doliprane ou l'Advil en libre service dans les rayons des pharmacies. Même si ces médicaments très utilisés resteront vendus sans ordonnance, il faudra obligatoirement les demander au pharmacien à partir de ce mercredi 15 janvier, pour limiter les risques liés à un mauvais usage. "Ces médicaments ne pourront plus être présentés en libre accès dans les pharmacies" et "devront tous êtres placés derrière le comptoir du pharmacien", avait annoncé en décembre l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Cela "renforce le rôle de conseil du pharmacien auprès des patients qui souhaitent en disposer sans ordonnance", avait ajouté l'ANSM. Cette mesure concerne les médicaments contenant du paracétamol (Doliprane, Efferalgan, etc), ainsi que certains anti-inflammatoires non stéroïdes (AINS) : ceux à base d'ibuprofène (comme le Nurofen ou l'Advil) et l'aspirine. Le Maxilase et les autres comprimés pour le mal de gorge bénin à base d'alpha-amylase sont également concernés, à cause du risque d'allergies parfois graves qui y est lié.

Un mauvaise usage comporte des risques

Ces médicaments sont les plus utilisés en automédication comme anti-douleurs ou contre la fièvre chez les adultes et les enfants, selon l'ANSM. Jusqu'à présent, ils pouvaient être vendus en accès direct, le client se servant soi-même dans les rayons de la pharmacie. Toutefois, dans les faits, nombre de pharmaciens ont déjà choisi de les placer derrière leur comptoir, avant même la décision de l'ANSM.

En effet, un mauvais usage de ces médicaments comporte des risques. Pris à des doses trop élevées, le paracétamol peut provoquer de graves lésions du foie, qui peuvent nécessiter une greffe, voire être mortelles. Fin 2017, une jeune femme, Naomi Musenga, était décédée après avoir été raillée au téléphone par une opératrice de Samu de Strasbourg, ce qui avait provoqué une vague d'émotion en France. Selon l'enquête, cette mort était "la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours".

Paracétamol : alerte au surdosageSource : JT 20h Semaine

"Surdosage = danger"

Pour un adulte sain de plus de 50 kilos, la dose maximale de paracétamol est de 3 grammes par 24 heures, en ne dépassant pas 1 gramme par prise avec un espace d'au moins 6 heures entre chaque prise. En outre, la durée maximale de traitement recommandée est de "3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l'absence d'ordonnance", rappelle l'ANSM, qui a décidé en juillet dernier que l'avertissement "surdosage = danger" devrait désormais figurer sur les boîtes de paracétamol.

De leur côté, les anti-inflammatoires non stéroïdes "sont notamment susceptibles d'être à l'origine de complications rénales, de complications infectieuses graves et sont toxiques pour le fœtus en cas d'exposition à partir du 6e mois de grossesse", selon l'agence du médicament. Enfin, les réactions allergiques aux comprimés à base d'alpha-amylase se manifestent essentiellement au niveau de la peau (urticaires et démangeaisons) mais peuvent aussi, très rarement, se traduire par une chute de tension, des difficultés respiratoires et un gonflement du visage. L'ANSM rappelle que leur utilisation "doit être limitée à 5 jours".


La rédaction de TF1info

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