Un épisode de pollution aux particules fines touche dix régions à travers la France.L'association Respire alerte sur la situation et souligne que les épidémies respiratoires comme la grippe s'en trouvent favorisées.Plusieurs études ont en effet mis en évidence ce lien, encore récemment en marge de l'épidémie de Covid.
Une large part de la France est actuellement touchée par des pics de pollution aux particules fines. Plusieurs villes ont d'ailleurs mis en place des mesures spécifiques, avec des restrictions de circulation notamment. Directeur de l'association Respire, Tony Renucci était l'invité cette semaine de France Info. Au micro de la radio publique, il a dressé un parallèle entre les particules fines et la prolifération des épidémies respiratoires. "Il y a eu un gros pic de pollution fin novembre, début décembre, on n'a rien vu. Il n'y a eu aucune mesure de prise et derrière, il y a eu un pic de grippe, Covid et bronchiolite", a-t-il assuré.
Un constat que les scientifiques confirment
Si la pollution de l'air est considérée comme un facteur de risque de cancer, le lien avec des épidémies est quant à lui moins connu. Pourtant, les chercheurs l'ont mis en évidence depuis plusieurs années, en particulier dans le cadre de l'épidémie de Covid-19. "Ce sont les villes les plus polluées qui ont connu les taux de mortalité les plus élevés", indiquait l'an passé le directeur de recherche au CNRS Jean-Baptiste Renard. Coauteur d'une étude dévoilée durant l'été 2022, il a identifié une corrélation entre le niveau d’exposition aux particules fines (PM2,5, de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et la mortalité due au Covid-19.
"À chaque fois qu’on a un pic de pollution au-dessus de 15 à 20 microgrammes par mètre cube pendant une semaine, derrière, on observe une brusque montée de la mortalité", soulignait l'expert dans les colonnes du Monde. L'étude s'est aussi penchée sur les autres travaux scientifiques menés par le passé, et a fait remarquer que "des preuves de liens entre la pollution atmosphérique et les infections virales ont déjà été établies pour la pandémie de grippe espagnole de 1918". Ce n'est pas tout : il en était de même "pour l'épidémie de SRAS de 2002 en Asie du Sud-Est", citant à chaque fois les publications associées, publiées dans des revues scientifiques. "De plus", peut-on lire, "la pollution de l'air ambiant peut jouer un rôle indirect dans la diffusion de certains virus portés par des particules en suspension dans l'air et ainsi accélérer l'exposition de la population aux virus".
Le Covid-19 a été l'occasion pour de nombreuses équipes de recherche à travers le monde d'approfondir des études évaluant l'impact de la pollution de l'air et des particules fines. Annette Peters, chercheuse à l’Institut d’épidémiologie Helmholtz de Munich, a ainsi expliqué en marge de la pandémie qu'il existait désormais "des preuves nouvelles que la pollution de l’air est liée aux maladies infectieuses", un aspect qui avait "peut-être été négligé auparavant". La spécialiste, citée par Euractiv, estime en conséquence qu'il est "nécessaire d’agir pour réduire la pollution atmosphérique" afin de prévenir les risques encourus par les populations les plus exposées.
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