Les internes en médecine sont appelés à faire grève ce vendredi 28 avril.Auprès de TF1info, l'Intersyndicale nationale des internes déplore des "conditions de travail dégradées".Et réclame des hausses de salaires.
En souffrance, l'hôpital se mobilise. Ce vendredi 28 avril, les internes en médecine sont appelés à la grève par l'Intersyndicale nationale des internes (Isni). En cause ? Une surcharge de travail et une rémunération pas à la hauteur. "Nos raisons sont multiples", explique à TF1info son secrétaire général, Léo Delbos. "Les internes sont en colère, épuisés."
Lui décrit une détresse psychologique. "Environ deux tiers de nos internes sont en situation de burn-out, un interne sur cinq a des idées suicidaires, il y a un suicide tous les 18 jours", alerte-t-il. "Les conditions de travail sont dégradantes avec un management toxique, tout cela pour un salaire horaire inférieur au Smic." D'après Léo Delbos, les internes gagnent en moyenne 6,40 euros pour une heure de travail, et ne comptent pas leurs heures. "Leur temps de travail hebdomadaire est chiffré autour de 58 heures par semaine, bien au-delà du cadre légal de 48 heures."
L'application de la décision du Conseil d'État réclamée
Pour y remédier, l'Isni réclame "un décompte fiable et objectif" de leur temps de travail. L'an dernier, "nous avons déjà mené une action en justice auprès du Conseil d'État, qui avait conclu qu'il fallait que les établissements de santé mettent en œuvre un décompte horaire du temps de travail des internes afin de respecter le cadre légal", rappelle le secrétaire général. Dix mois plus tard, "cela n'a toujours pas avancé, aucun CHU n'a mis en place de moyen de décompte", déplore-t-il.
Pour les salaires, "les conditions de rémunération ne sont pas satisfaisantes au vu du travail fourni", poursuit-il. "Nous réclamons une revalorisation de l'ensemble des internes de 300 euros par mois, ainsi que la revalorisation de l'indemnité logement."
"Revendication juste", selon Braun
Seront-ils entendus ? "C'est difficile de faire grève pour les internes", reconnaît Léo Delbos. "Il faut soigner les patients, les chefs de service mettent la pression aux internes... Nous espérons tout de même un mouvement massif et je pense qu'il le sera. Tous ont conscience de leurs conditions de travail dégradées." Si vous devez vous rendre à l'hôpital ce vendredi, "la qualité de soins ne sera pas endommagée", promet-il.
Le message semble avoir été entendu par le ministre de la Santé, du moins sur la question des horaires. "Ils ont des revendications salariales, c'est une chose, mais je crois qu'ils ont aussi une revendication juste, qui est d'être bien traités dans les établissements, de ne pas faire des heures complètement démentielles", a réagi François Braun lors d'un déplacement à l'hôpital d'Epernay (Marne). Ce dernier a rappelé l'instauration, en début d'année, d'un dispositif de pénalité financière pour sanctionner les hôpitaux ne respectant la règlementation relative au temps de travail. "J'entends que ces règles soient respectées dans tous les établissements, et bien sûr ma porte est ouverte auprès des représentants des internes, s'il y a des endroits où ces règles ne sont pas respectées", a expliqué le ministre.
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