Santé mentale : près de la moitié des salariées en détresse, selon une étude

Publié le 21 septembre 2023 à 10h42

Source : JT 20h Semaine

La santé psychologique des femmes se dégrade, alerte ce jeudi le 14e Baromètre Santé au travail de Malakoff Humanis.
Elle est aussi moins bonne que celle des hommes.
Plusieurs facteurs, personnels comme professionnels, sont invoqués par les intéressées.

La santé psychologique des femmes salariées est moins bonne. Moins bonne qu'il y a un an et moins bonne que celle des hommes. C'est en substance ce que révèle la 14e édition 2023 du Baromètre Santé au travail de Malakoff Humanis rendue publique ce jeudi, et ce alors même que ces dernières se disent de plus en plus satisfaites de leur travail. 

Plus en détail, les femmes sont 44 % à se déclarer en mauvais état de santé psychologique, contre 32% des hommes. À titre de repère, elles étaient 40 % à dresser le même constat en 2020. Dans ce contexte, plus d'une salariée sur deux (55 %) déclarent en avoir souffert au cours des douze derniers mois, contre 45% des hommes. Troubles du sommeil, fatigue et anxiété sont les maux qui les touchent le plus, et de façon croissante, avec notamment 30% des femmes déclarant avoir été concernées par des troubles de l'humeur ou une dépression et 21% par des troubles liés au traumatisme et au stress.

Des motifs personnels invoqués

Que sait-on de l'origine de leur souffrance? Un tiers des salariés concernés, femmes et hommes confondus, attribue ce mauvais état de santé psychologique à des origines professionnelles et un tiers à des origines personnelles et un tiers aux deux. S’agissant des raisons personnelles, les femmes se démarquent toutefois très nettement sur l’aspect financier, puisqu'elles sont 39% à lier leur mauvaise santé mentale à leur situation financière, contre 26% des hommes.

Les femmes salariées interrogées se disent notamment de plus en plus inquiètes face à la situation financière de leur foyer (42% contre 35% en 2022) et sont davantage préoccupées par l'avenir de leurs enfants (41% contre 30% en 2022). Elles sont également plus inquiètes de la situation du monde (82%) et l’environnement (80%). 

Mais aussi professionnels

S’agissant des raisons professionnelles, 65% des femmes interrogées évoquent l’intensité et le temps de travail contre 68% en 2022, et 41% mentionnent la dégradation des rapports sociaux au travail. Elles sont en outre 52% à se déclarer épuisées professionnellement et 25% déclarent avoir souffert d'épuisement professionnel ou de burn-out au cours de l'année écoulée.

Autre élément mis en avant par l'étude : la surreprésentation des femmes dans le secteur de la santé, très impactant sur le plan psychologique. Ainsi, alors que 67% des salariés du secteur de la Santé et de l'action sociale sont des femmes, c'est dans ce dernier que la part des salariés s'étant vus prescrire un arrêt maladie est la plus importante (63% contre 50% tous secteurs confondus).

À noter toutefois qu'en dépit de ce constat sans appel selon lequel la santé mentale des salariées se détériore, près de huit salariés sur dix, hommes et femmes confondus, se disent satisfaits de leur travail et une grande majorité (65%) des salariés (62% des femmes et 68% des hommes) déclare être en bonne santé. 


Audrey LE GUELLEC

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