Santé : deux médecins généralistes sur trois refusent de nouveaux patients

par M.G
Publié le 25 mai 2023 à 14h59
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Selon une récente étude de la Drees, 65% des médecins généralistes reconnaissaient en 2022 ne pas prendre en charge de nouveaux patients en tant que médecin traitant.
Ce chiffre est en nette hausse par rapport à 2019.

Une nouvelle illustration des carences du système de soin français en termes de personnels. Dans une étude* réalisée en 2022 et rendue publique ce jeudi 25 mai, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) affirme que 65% des médecins généralistes français refusent de prendre en charge de nouveaux patients en tant que médecin traitant. Ils n'étaient que 53% à être amenés à le faire en 2019, soit douze points de plus en trois ans. Chez certains professionnels qui ne délèguent pas leurs tâches, cette proportion monte à 88%. 

Une grande tension entre l’offre et la demande de soins

De même, ces maillons essentiels du système de santé français sont amenés à moins suivre régulièrement leurs patients. C'est le cas de 44% d'entre eux en 2022, contre 40% lors de la dernière étude, en 2019. Autre symptôme de cette situation tendue, une large majorité des médecins généralistes (87%) évoquent des difficultés pour orienter leurs patients vers des confrères spécialisés. C'est 10 points de plus qu’en 2019.

Petit signe positif tout de même, les généralistes acceptent plus facilement de prendre en charge des patients occasionnels. Ils sont 45% à être dans un tel cas de figure. En 2019, ils n'étaient que 40%. 

De manière générale, les médecins sont conscients que la conjoncture rend difficile la vie des usagers. Ainsi, 78% d'entre eux estiment que l'offre est très insuffisante ou plutôt insuffisante en France, y compris en Outre-mer (contre 67% en 2019). Presque autant (74%) anticipent une nouvelle baisse de l'offre de soin sur le territoire dans les années à venir. "Cette évolution est principalement liée à l’augmentation marquée de la part des médecins jugeant l’offre très insuffisante : elle est passée de 22% en 2019 à 34% en 2022", détaille la Drees. 

Lire aussi

Pour compenser ces carences, les généralistes effectuent des journées plus longues qu'ils ne le souhaiteraient (71% d'entre eux), augmentent les délais de nouveaux rendez-vous (57%), rognent sur leur temps de formation (50%) ou encore raccourcissent le temps de consultation (27%). 

*Étude réalisée par internet et par téléphone entre janvier et avril 2022, auprès de 1550 médecins généralistes. 


M.G

Tout
TF1 Info