AVANCÉE - Une équipe de l'Institut Pasteur aurait, selon une étude publiée jeudi dans une revue scientifique, réussi à identifier une faille dans les cellules hébergeant le virus du VIH, ouvrant la porte à une élimination de ces cellules. Cependant, un essai clinique n'est pas à l'ordre du jour.
Un nouvel espoir dans la lutte contre le Sida ? Selon une étude publiée jeudi dans la revue Cell Metabolism, une équipe de l'Institut Pasteur a réussi à identifier une "vulnérabilité" dans les cellules dites "réservoirs" du virus. Une découverte qui ouvre la voie à la destruction de ces fameuses cellules "réservoirs". Actuellement, les traitements actuels contre le VIH sont à prendre "à vie", les antirétroviraux ne parvenant pas à éliminer les réservoirs du virus logés dans les cellules immunitaires.
Les cellules hébergeant le virus identifiées
"Les antirétroviraux vont bloquer le virus, ils vont agir contre le virus et sa multiplication mais ils ne peuvent pas éliminer les cellules infectées. Là, avec notre travail, il s'agit de caractériser les cellules infectées pour pouvoir cibler les cellules et les éliminer de l'organisme infecté par le VIH", explique Asier Saez-Cirion, en charge de l'étude. Ainsi, l'équipe de Pasteur a réussi à identifier les caractéristiques des lymphocytes T CD4, les cellules immunitaires principalement visées par le VIH.
Selon l'étude de cette équipe, le virus du VIH infecte prioritairement les cellules "à forte activité métabolique". Une forte activité, illustrée par la consommation de glucose de la cellule, qui joue un rôle clé dans l'infection. Le VIH "détourne l'énergie" ainsi que les produits fournis par la cellule pour se multiplier. Cette quête d'énergie du virus représente la fameuse "vulnérabilité" pouvant être exploitée dans le but d'attaquer les cellules "réservoirs".
Pas d'essai clinique avant "quelques années"
Au cours de leurs recherches, les membres de l'équipe de l'Institut Pasteur ont réussi "ex vivo", à savoir sur des cultures de cellules vivantes effectuées au laboratoire, à bloquer l'infection "grâce à des molécules inhibitrices de l'activité métabolique déjà utilisées en cancérologie".
"On a vu dans notre travail que les cellules qui s'infectent par le VIH ont des caractéristiques d'un point de vue énergétique qui ressemblent aux cellules tumorales, donc on pourra utiliser les mêmes types d'outils", explique Asier Saez-Cirion, qui précise néanmoins qu'il faudra "sans doute quelques années avant qu'on puisse commencer à vraiment tester ces approches dans un vrai essai clinique de phase 3 qui pourrait nous donner un résultat sur l'efficacité."
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