Soins dentaires : ce que change pour vous la baisse des remboursements à partir du 1ᵉʳ octobre

par Aurelie DUHAMEL pour TF1 INFO
Publié le 28 septembre 2023 à 7h00

Source : JT 20h Semaine

En juin dernier, la direction de la Sécurité sociale annonçait le transfert d’une partie des remboursements de soins dentaires aux mutuelles, assureurs et prévoyances santé.
La mesure, qui entre en vigueur ce 1ᵉʳ octobre, est censée faire économiser près de 500 millions d’euros par an à l’Assurance maladie.
Contestée par les mutuelles et les assurances privées, quelles seront les conséquences de cette mesure sur le porte-monnaie des assurés ?

À partir du 1ᵉʳ octobre 2023, se faire soigner chez un dentiste vous coûtera peut-être plus cher. Dorénavant, les consultations et soins dentaires chez un dentiste seront remboursés par l’Assurance maladie à hauteur de 65 ou 55 % du tarif conventionnel, contre 70 % actuellement. Si vous n’êtes pas déjà couvert par une mutuelle, le reste à charge oscille donc désormais entre 35 à 45 % pour un détartrage, le traitement d’une carie, la dévitalisation d’une dent ou des soins chirurgicaux. En baissant de 10 % le remboursement des soins dentaires, la Sécurité sociale se décharge de 500 millions d’euros de dépenses annuelles de santé qui devront fatalement être compensées par les assurances, les mutuelles, et donc, les Français. Si dans un premier temps, cette décision n’affectera pas les détenteurs d’une complémentaire santé, les assurés finiront, eux aussi, par payer l’addition. On fait le point.  

Pourquoi l’Assurance maladie prend une telle mesure ?

D’après Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie, "il ne s’agit pas d’une baisse du remboursement, mais d’une répartition différente", défendait-elle devant nos confrères de Franceinfo en juin dernier. Tandis que les mutuelles et les dentistes dénoncent une mesure technocratique, le gouvernement espère tendre vers une génération "zéro carie", en limitant le recours aux prothèses et implants dentaires, particulièrement onéreux. "Si l'on arrive, entre 3 et 24 ans, à avoir une vraie prévention avec des bilans annuels et un vrai entretien des dents, il n'y aura pas de soins de carie derrière ni de soins prothétiques", certifie Marguerite Cazeneuve. Mais pour les mutuelles et les assureurs, cette perte sèche marque surtout une volonté d’individualiser la prise en charge des soins de santé en France. Pour rappel, les dépenses de l’Assurance maladie se sont envolées depuis la crise sanitaire, s’élevant à près de 250 milliards d’euros chaque année. 

Ma mutuelle sera-t-elle plus chère ?

Si le gouvernement promettait cet été que ce coup de rabot n'affecterait ni la rémunération des professionnels ni le porte-monnaie de leurs patients, qu’en est-il réellement ? Ce que la Sécurité sociale ne remboursera plus devra être compensé par les complémentaires santé, qui devront inévitablement faire répercuter l’excédent sur tous leurs assurés en augmentant le prix des cotisations. En 2023 déjà, certains assurés ont vu leur tarification augmenter de 4.7% en moyenne, et ce pourcentage pourrait bien être réévalué l’an prochain. Et pour les Français qui ne bénéficient pas d’une complémentaire santé, estimés à 2.5 millions d’après l’UFC-Que choisir, c’est la douche froide. En effet, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une mesure qui creusera les inégalités, tout en amplifiant le risque de renoncement de soins parmi les populations les plus précaires. Pour rappel, il est tout à fait possible de résilier son contrat de santé à tout moment après un an de souscription.


Aurelie DUHAMEL pour TF1 INFO

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