Stress au travail : comment la charge mentale des salariés a explosé avec la pandémie de Covid-19

C.A.
Publié le 20 octobre 2021 à 12h08
Stress au travail : comment la charge mentale des salariés a explosé avec la pandémie de Covid-19

Source : iStock

PSYCHOLOGIE - La pandémie a suscité du stress chez beaucoup de Français, tant sur la santé que sur le travail. Selon une étude publiée ce mercredi, les salariés se disent deux fois plus stressés au travail qu'avant la crise sanitaire.

En presque deux ans d'existence, la pandémie aura induit beaucoup de changements à marche forcée. Le monde du travail est probablement celui qui a été le plus affecté. Les suspensions d'activités successives, l'élargissement du télétravail et les relations entre collègues à distance ont mis à rude épreuve les salariés. Le créateur d'espaces de travail Dynamic Workplace et l'école Speak & Act viennent de réaliser une étude visant à faire un état des lieux de la charge mentale avant, pendant et après la crise dans le monde de l'entreprise. En ressort une détresse palpable chez beaucoup de salariés.

Quand les sphères professionnelle et privée se mélangent

Selon ce sondage mené auprès de plus de 3000 personnes de janvier 2020 à mars 2021, les salariés se considèrent deux fois plus stressés par le travail qu'avant la crise. En cause notamment, le télétravail. Cette nouvelle façon de travailler a contribué à brouiller les pistes entre la sphère professionnelle et la sphère privée.

Près d'un collaborateur sur deux (46%) signale par exemple que les urgences à traiter se sont multipliées pendant le confinement. Le pourcentage de collaborateurs n’étant jamais sollicité en dehors des horaires de travail (sauf urgence) a, lui, chuté de 38% à 25%. "Les salariés déclarent être de plus en plus nombreux à travailler le week-end (+21,5%) ou à penser au travail (+32,5%) et lire leurs emails avant d'aller dormir (+158%)", écrivent les auteurs de l'étude dans un communiqué.

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La mise en place, souvent au forceps, d'outils de travail à distance a également pu être stressante et compliquée. Avant la pandémie, 92% des collaborateurs interrogés percevaient les outils numériques comme une solution de facilitation de leur quotidien. Un taux qui a chuté à 60% après le confinement. Pour cause, près d'un tiers (30%) des sondés disent rencontrer des problèmes d'installation et d'utilisation des outils numériques et un sur dix (12%) les considèrent comme trop intrusifs. 

Tous inégaux face au stress

L'étude insiste sur le fait que la surcharge mentale peut avoir des effets destructeurs et que tous les collaborateurs ne sont pas égaux face à ce phénomène. Avant la pandémie, les femmes cadres avec des enfants étaient ainsi quatre fois plus susceptibles d'avoir été arrêtées en raison d'un stress professionnel que les hommes avec enfants. Même en l'absence d'enfants, elles étaient deux fois plus nombreuses que les hommes à attester avoir été arrêtées pour des raisons professionnelles. 

"Souvent les personnes en détresse se murent dans le silence par peur du regard des autres, de freiner leur avenir professionnel ou encore par peur d'être la source du problème. Face à ce constat, il est nécessaire de renforcer les mesures d'évaluation de la charge mentale des collaborateurs et de proposer des solutions basées sur le bien-être au travail, la cohésion des équipes et l'aménagement du temps de travail", estiment les auteurs de l'étude.

Malgré cette charge mentale supplémentaire, les 900 étudiants également interrogés accordent une importance particulière à la possibilité de faire du télétravail dans leur future entreprise. Seuls 16% considèrent comme attrayant un travail où une présence au bureau cinq jours par semaine est nécessaire. Pour eux, la diversification des lieux de travail permet d'éviter de s'installer dans une routine et d'être plus productif. L'avantage de diminuer ses temps de trajet est également citée de nombreuses fois.


C.A.

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