Syndrome d’alcoolisation fœtale : pour être à l’abri, c’est 0 alcool pendant toute la grossesse

Publié le 30 mars 2016 à 14h51
Syndrome d’alcoolisation fœtale : pour être à l’abri, c’est 0 alcool pendant toute la grossesse

ALCOOL – Les messages de prévention se multiplient en la matière mais trop d’enfants naissent encore avec un lourd handicap lié à la consommation d’alcool de la mère pendant la période in utero. L’Académie nationale de médecine fait le point.

C’était une autre génération, une autre époque. Il y a encore quelques années les recommandations en matière d’alcool pouvaient s’avérer… fluctuantes. Il était communément accepté d’entendre "qu’un petit verre par-ci, par-là, au final cela ne pouvait pas faire de mal". Mais aujourd’hui,  la position des professionnels de santé est on ne peut plus claire : c’est 0 alcool pendant toute la grossesse.

Mais malgré un encadrement de plus en plus strict, le pictogramme sur les boissons alcoolisées et les messages de prévention à répétition, etc. trop d’enfants naissent encore atteints de ce que les médecins appellent  le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) .

8000 nourrissons concernés

Cette maladie, provoquée par l’ingestion d’alcool lors de la grossesse, débouche sur des handicaps terribles tels que des malformations de la boîte crânienne et des retards moteurs et de croissance.

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En France, le SAF concerne moins de 1% des naissances, soit environ 8000 nouveau-nés par an mais ce qui signifie que près de 500 000 Français souffrent au cours de leur vie de séquelles plus ou moins importantes de l’alcoolisation fœtale selon les chiffres de l’ARS de Haute Normandie en date du 9 septembre 2015

Des degrés divers de la maladie

Dans ce contexte où de nombreux efforts restent à faire,  l’Académie nationale a publié un rapport qui revient sur les conséquences de la consommation d’alcool durant la grossesse et sur la prise en charge des enfants touchés.

Les symptômes mentionnés plus haut correspondent à une consommation chronique de la mère durant la grossesse. Autrement dit, cela recouvre les situations où la patiente souffre d’alcoolisme. Mais sans aller jusqu’à ces situations extrêmes, boire quand on est enceinte peut entraîner des problèmes de santé conséquents pour l’enfant à naître. Troubles du comportement, retard scolaire, et difficultés d’adaptation d’ordre social peuvent alors apparaître chez l’enfant, certes, mais également poursuivre ce dernier au cours de son adolescence puis de sa vie d’adulte.

Le fœtus exposé au même taux d’alcoolémie que sa mère

Après avoir été absorbé par le tube digestif, l’alcool ingéré par la mère passe directement dans le placenta, puis gagne le secteur fœtal. Le taux d’alcoolémie est alors identique chez la mère et le fœtus. Mais, contrairement à sa mère, et en raison d’un foie encore très fragile, ce dernier est dans l’incapacité d’éliminer l’alcool qui va se diffuser dans tous les tissus de son organisme en construction.

Dès le début de la grossesse les répercussions de la consommation d’alcool peuvent être lourdes ; dès la troisième semaine de gestation,  l’organogenèse (la formation des organes) commence et, dès cette période, l'embryon est exposé en cas d’ingestion d’alcool à de potentielles malformations. Les risques de retard perdurent du début à la fin de de la grossesse. Vous l’aurez compris, par mesure de précaution il est recommandé aux femmes enceintes d’observer une abstinence totale pendant toute la durée de gestation. Si vous pensez avoir un problème d’alcool et que vous attendez un enfant, vous devez impérativement en parler à votre médecin ou à votre sage-femme pour mettre en place, avec ces derniers, des solutions adaptées.

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La rédaction de TF1info

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