CRAINTE - Le président de Samu-urgences de France a exprimé ses inquiétudes concernant les prochains mois car la deuxième n'a pas assez reflué et "les mauvaises habitudes du passé sont revenues".
"Très clairement, on craint cette troisième vague". Le président de Samu-urgences de France, le Dr François Braun, se dit inquiet soulignant que malgré "les mesures prises" le virus continue de circuler "à un niveau élevé" et que et "les mauvaises habitudes du passé sont revenues". Redoutant une nouvelle montée épidémique "fatale" en mars, il estime qu'"on ne va pas être en capacité d'absorber de la même façon cette troisième vague que la première et a fortiori la deuxième".
"Au début, il y a eu la première vague, un tsunami dans le Grand Est. Mais, avec le confinement, le niveau était redescendu presque à zéro. Le fait est qu'il y a toujours eu en France un fond de Covid-19 et, depuis la fin de l'été, pour de multiples raisons, ça a ré-augmenté. On a appelé ça 'la deuxième vague'. Mais c'était plutôt une marée montante sur plusieurs mois", a expliqué celui qui est aussi chef des urgences du CHR de Metz/Thionville.
Cette vague "risque de nous noyer"
"Diverses mesures ont été prises mais cette vague n'est que peu descendue. Et la troisième, qui est annoncée pour mars, risque de nous noyer", a souligné le médecin, rappelant que contrairement au printemps, les hôpitaux ne sont pas en mode "anti-Covid" et que "les personnels soignants sont à bout de force". À cela s'ajoute, le fait que l'administratif a repris le pas sur les médecins dans les hôpitaux. "On a vu les mauvaises habitudes revenir. À commencer par les hôpitaux de l'ouest de la France, les zones qui n'avaient pas été touchées de plein fouet par cette problématique du Covid-19. Au début de l'automne, les mauvaises habitudes étaient revenues partout en France", déplore l'urgentiste.
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Pour contrer cette nouvelle vague, il exhorte chacun à "faire un petit peu", lance-t-il. Et de conclure : "J'entends le citoyen qui râle à cause des gestes barrières, du confinement. Mais qu'il vienne un peu à l'hôpital ! Je pense à ceux qui n'ont pas de boulot. Pour eux, c'est infernal."