Tuberculose dans un collège d'Isère : ce qu'il faut savoir sur cette maladie mortelle

La découverte remonte au printemps. Un cas de tuberculose a été détecté dans un collège d'Isère il y a environ deux mois, a révélé France Bleu ce mercredi, soulignant que le malade, isolé et placé sous traitement, est aujourd'hui en bonne santé. Selon les recommandations de rigueur, un quart des élèves de cet établissement de Vinay, soit 150 sur 600 scolarisés vont devoir être dépistés, ont appris les parents convoqués lundi dernier pour un point de situation. Ce dépistage à grande échelle, effectué via une prise de sang et une radio des poumons, sera gratuit et pris en charge par le Centre de lutte anti-tuberculose de Grenoble, a-t-il été précisé. 

Si les cas restent rares en France, cette maladie, en passe de redevenir la maladie infectieuse la plus mortelle au monde devant le Covid-19, inquiète de plus en plus les autorités sanitaires. En 2021, le nombre de morts qui lui étaient imputables était en hausse pour la première fois depuis vingt ans. 

La tuberculose, qui touche le plus souvent les poumons mais aussi parfois d'autres organes comme les reins ou les viscères, est une maladie infectieuse due à la bactérie Mycobacterium tuberculosis, aussi nommée bacille de Koch, d'après le nom de son découvreur. Elle peut se manifester par une toux, des douleurs dans le thorax, un amaigrissement, des crachats contenant du sang, ou encore une fatigue intense, mais dans 90% des cas, la maladie reste "dormante" et les personnes infectées ne développent pas de symptôme.

Elle se transmet le plus souvent par voie aérienne via les gouttelettes de salive, projetées lors de la toux, d'un éternuement, d'un crachat mais la contamination nécessite toutefois un contact prolongé avec la personne infectée. Ainsi, on estime que dans les pays où la maladie est peu présente, comme en France, une personne contaminée infecte moins d'une personne (R0 inférieur à 1). Dans les pays où la maladie fait des ravages, un malade non traité peut contaminer 10 à 15 personnes par an.

La tuberculose se soigne grâce à un traitement antibiotique, comme la rifampicine et l’isoniazide, et aboutit dans plus de 85 % des cas à une guérison. En France, la prise en charge de la maladie est assurée à 100% par la Sécurité sociale. Pour rappel, le vaccin BCG n'est plus obligatoire depuis 2007 dans l'Hexagone mais "recommandé" pour les enfants "exposés à un risque élevé de tuberculose" du fait de leur entourage ou lieu de résidence.

L'infection tuberculeuse regroupe l’infection tuberculeuse latente (ITL), qui touche le plus souvent les bébés et les enfants sans être contagieuse, et donne rarement lieu à des symptômes, et la tuberculose maladie (TB maladie), qui s'accompagne quant à elle de symptômes, tels que ceux évoqués précédemment. 

Mais une troisième forme de tuberculose, la tuberculose multirésistante (TB-MR) se développe également depuis plusieurs années, souvent en raison d'une mauvaise observance (traitements mal dosés ou pas suffisamment longs). Résistante aux antibiotiques, cette dernière se soigne avec des médicaments de deuxième intention, plus toxiques et coûteux d'où l'inquiétude des autorités sanitaires. À titre de repère, en 2021, la tuberculose résistante à la Rifampicine représentait un cas sur trois recensés.

Cette même année, la maladie pulmonaire a tué 27.300 Européens, contre 27.000 l'année précédente, selon ses dernières données disponibles. Avec respectivement quelque 4900 et 3600 décès estimés, la Russie et l'Ukraine sont les pays les plus touchés. 

À l'échelle mondiale, l'OMS s'était déjà inquiétée en octobre de la hausse, là aussi pour la première fois depuis plus de vingt ans, des nouveaux cas de tuberculose dans le monde en 2021. Quelque 10,6 millions de personnes ont développé la maladie sur la planète cette année-là, selon ses données.