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Un coureur s'effondre lors du marathon de New York, un lien avec sa vaccination contre le Covid-19 ?

Publié le 7 novembre 2022 à 18h38, mis à jour le 8 novembre 2022 à 9h04

Source : Sujet TF1 Info

Alors qu'il menait le marathon de New York, un athlète brésilien s'est effondré au sol.
Des internautes y voient la conséquence directe de sa vaccination contre le Covid-19.
Une thèse qui ne s'appuie sur aucun élément solide, d'autant que de multiples facteurs peuvent expliquer cette défaillance.

C'est une scène assez rare qui s'est déroulée sous les caméras le week-end passé, du côté de New York. Alors que le prestigieux marathon accueilli chaque année par la ville américain battait son plein, le leader de la course s'est effondré à une dizaine de kilomètres de l'arrivée. Daniel do Nascimento, Brésilien de 24 ans, comptait près de deux minutes d'avance lorsqu'il s'est retrouvé au sol, incapable de poursuivre son chemin.

Les images de sa chute ont été largement relayées, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux, une défaillance qui a donné lieu à des multiples théories. Sans tarder, certains ont accusé les vaccins contre le Covid-19 d'être responsable de ce problème physique. Une explication avancée par des militants antivax, mais qui se heurte à une série d'éléments. Par ailleurs, on constate, en observant de plus près la course de l'athlète, qu'il était en difficulté depuis plusieurs kilomètres et que son allure laissait présager une fin de course délicate.

Entre allure trop élevée et problèmes gastriques

Depuis le début des campagnes de vaccination, il est courant que les vaccins soient avancés comme la cause de problèmes rencontrés par les sportifs lors de l'effort. Une forme d'instrumentalisation dénoncée par les spécialistes, à commencer par les cardiologues. Si des arrêts cardiaques sont parfois mis en avant, les médecins n'ont en effet pas attendu le Covid pour se pencher sur les cas de que l'on qualifie généralement de "mort subite du sportif". Son explication la plus communément avancée est celle d'une déficience cardiaque n'ayant pas été diagnostiquée, sans aucun lien établi avec des vaccins. 

En ce qui concerne l'athlète brésilien qui a chuté à New York, rien n'indique par ailleurs qu'il a connu un quelconque trouble cardiaque. Sont évoquées par les médias des crampes, mais aussi une déshydratation. Tout pousse à croire qu'il s'est agi d'une défaillance temporaire, ce que suggère une publication de Daniel do Nascimento en personne sur Instagram. Le coureur a donné des nouvelles rassurantes à ses fans : "Je vais très bien !", a-t-il lancé. "J'ai été rapidement assisté par l'équipe médicale et vous pouvez être assurés que je me suis rétabli."

Lorsque l'on observe sa course en détails, on constate que son "coup de mou" intervenu au 32e kilomètres était en partie prévisible. Tout d'abord parce que le champion avait adopté depuis le départ une allure très élevée : alors que son record personnel sur marathon est de 2h04 et 51 secondes, il avait bouclé la moitié du parcours new-yorkais en seulement 1h01 et 21 secondes. Conserver un tel rythme aurait ainsi contribué à lui faire améliorer sa meilleure performance de tous les temps d'environ 2 minutes, un écart majeur sur un marathon. Cet exploit aurait été d'autant plus improbable que le tracé de la course à New York est réputé délicat, avec un record au-delà des 2h05. Le vainqueur de cette année l'a d'ailleurs emporté en plus de 2h08. En clair : le Brésilien a couru à une allure en apparence très élevée et il semblait plus qu'irréaliste qu'il puisse parvenir à boucler les 42 km sans baisser le pied ou connaître un problème physique.

Il faut aussi noter qu'avant sa défaillance, l'athlète avait montré des signes de faiblesse. Quelques kilomètres plus tôt, les caméras l'ont filmé en train d'effectuer un bref détour par les sanitaires installés sur le parcours. Le signe de problèmes gastriques qui sont généralement de mauvais augure pour les coureurs de fond. Et peuvent conduire à une déshydratation. Enfin, ajoutons que les conditions météo ont été jugées chaudes par les organisateurs. Si la température de 22 degrés ne paraît pas excessive, elle était combinée à un taux d'humidité assez important, poussant les organisateurs à "mettre en place des stations de brumisation supplémentaires et des arrêts d'eau sur le parcours pour garder les coureurs hydratés", rapporte la presse américaine. Des médias spécialisés ajoutent que Daniel do Nascimento, s'il s'est effondré de manière impressionnante, n'a pas eu besoin d'être conduit à l'hôpital et s'était rétabli quelques heures plus tard. 

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Thomas DESZPOT

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