Un mois après le moi(s) sans tabac, pourquoi je refume

par Julie BERNICHAN
Publié le 5 janvier 2017 à 16h45, mis à jour le 9 janvier 2017 à 10h32
Un mois après le moi(s) sans tabac, pourquoi je refume

Source : Thinkstock

L’HEURE DU BILAN – Journaliste à LCI et fumeuse depuis 8 ans, j’ai relevé avec succès le défi du moi(s) sans tabac lancé par le ministère de la Santé. La victoire fut belle mais de courte durée. Le 15 décembre au soir, j’ai recraqué. Depuis, mon addiction ne me quitte plus. Un échec ? Pas si sûr.

Ma nouvelle vie sans tabac me tendait les bras. Je l’ai réduite en fumée en une soirée. Quand les petits ou plus gros tracas du quotidien pointent le bout de leur nez, la cigarette vient vous réconforter. Du moins ceux qui ont eu le malheur d’en être addict un jour.  Comme un petit diable posé sur l’épaule, l’image du poison cylindrique est omniprésente. Et si les envies de nicotine passent de plus en plus vite, elles sont toujours là. 

Un petit coup de mou et la résistance devient plus difficile. Difficile mais pas impossible, me direz-vous. Mais si l’envie de fumer peut passer plus ou moins rapidement, elle peut tout aussi vite tourner à l’obsession. Alors, on tente de se rassurer comme on peut : "Une, ce n’est pas si grave". Un coup de fil plus tard, une copine, un verre de vin, une terrasse et le piège se referme. Cinq cigarettes, c’est quand même plus grave. 

La première bouffée est difficile. Culpabilisante, certes, mais surtout écœurante. Le cocktail de nicotine mélangée aux 4000 autres substances nocives a du mal à passer le long des voies respiratoires. Comme si c’était la première fois. Une fois ce cap passé, le plaisir des bouffées inspirées revient au galop. 

Le mois sans tabac n'est pas un fiasco, au contraire !

C’était un jeudi 15 décembre. Le pire jour de la semaine pour craquer. Vendredi midi, je me confie à une collègue. A 16 heures, je sors fumer, avec elle. Après tout,  "une, ce n’est pas si grave". Et les pauses clope-détente-rigolade m’avaient manquées. Vendredi soir, au restaurant entre amis. Je n’ai pas envie de rester seule à table. Vous devinez la suite.

Un peu plus tard, la rumeur de ma rechute se répand doucement mais sûrement au sein de la rédaction de LCI. Je ne m’en cache pas mais l’échec n’est pas si facile à assumer. Surtout, quand mon rédacteur en chef vient me demander d’écrire un nouveau billet, précisément sur la "rechute". Ma fierté en prend un coup. Les souvenirs de ma satisfaction aussi. Mes collègues les plus proches, eux, sont ravis. Je suis apparemment plus agréable depuis que j’ai repris…

Mais cette aventure du moi(s) sans tabac ne se résume-t-elle qu’à un fiasco ? Après y avoir longuement réfléchi, je ne le pense pas. Avant je fumais un paquet par jour. Désormais, cinq cigarettes me rassasient amplement. Cette pause a également fait le plus grand bien à mon organisme. 

Et surtout, j’ai pu identifier les raisons qui m’ont poussée à redevenir esclave de la petite tige toxique. Ce sont les mêmes qui m’ont poussée à commencer : la dimension sociale du moment tabac. Le savoir me permettra d’affiner ma stratégie pour mon futur arrêt. Car oui, je compte bien réitérer l’expérience et tenir pour de bon cette fois. Si j'ai perdu une bataille, je n'ai pas perdu la guerre pour autant. 

JT 20H - "Mois sans tabac" : fumeurs, ont-ils tenu leurs résolutions ? Source : JT 20h Semaine
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