Un test PCR provoque une fuite de liquide céphalo-rachidien chez une Américaine

C.A.
Publié le 2 octobre 2020 à 12h29, mis à jour le 2 octobre 2020 à 14h05

Source : JT 20h WE

CAS CLINIQUE - Plusieurs chercheurs de l'hôpital de l'université de l'Iowa, aux Etats-Unis, rapportent un cas très rare : celui d'une Américaine dont la paroi du cerveau a été percée lors d'un test PCR.

Selon les scientifiques, il s'agirait du premier cas connu à ce jour. Un test nasal de détection du Covid-19 a percé la paroi du cerveau d'une Américaine, provoquant une fuite du liquide céphalo-rachidien par son nez, a rapporté la revue médicale JAMA Otolaryngology–Head & Neck Surgery jeudi. 

Jarrett Walsh, l'auteur principal de l'article, précise que la quadragénaire avait été testée avant une opération pour une hernie. Après avoir eu des maux de tête, des vomissements, un goût métallique dans la bouche et avoir développé une raideur à la nuque et une sensibilité à la lumière, le médecin l'a examinée. Selon ce médecin exerçant à l'hôpital de l'université de l'Iowa, la patiente pense que le test a peut-être été administré un peu trop haut dans la narine.

Des antécédents médicaux à prendre en compte

Cette Américaine avait été traitée par le passé pour de l'hypertension intracrânienne. Les médecins avaient à l'époque utilisé une aiguille pour drainer du fluide, et son problème avait été résolu. Mais elle avait ensuite développé une encéphalocèle, qui provoque le débordement de la paroi du cerveau vers les fosses nasales. Un défaut corrigé en juillet grâce à une opération. Elle est depuis complètement rétablie.

Jarrett Walsh dit penser que les symptômes qu'elle a développés à la suite du test PCR étaient le résultat d'une irritation de la paroi du cerveau. Si le problème n'avait pas été traité, elle aurait pu développer une infection potentiellement mortelle du cerveau, ou de l'air aurait pu entrer dans le crâne et aurait placé une pression excessive sur le cerveau.

Cela souligne le besoin d'une formation adéquate des personnes administrant le test, et la nécessité d'être vigilants après que le test a été administré.
Dennis Kraus, ORL à l'hôpital Lenox Hill (New York)

S'il s'agit d'un cas rarissime, il montre que les professionnels de santé doivent suivre les protocoles à la lettre, note auprès de l'AFP Jarrett Walsh. Selon lui, les personnes ayant été opérées des sinus, par exemple, devraient envisager de demander des tests oraux si possible. "Cela souligne le besoin d'une formation adéquate des personnes administrant le test, et la nécessité d'être vigilants après que le test a été administré", renchérit le spécialiste ORL Dennis Kraus, de l'hôpital Lenox Hill à New York, qui n'a pas participé à l'article.

Depuis la mi-juillet, des milliers d'internautes relaient cette rumeur selon laquelle le test PCR endommagerait la barrière hémato-encéphalique. Pour Daniel Dunia, chercheur au CNRS, il n'existe aucun risque. Le naso-pharynx "n'est pas au même endroit. Il faudrait traverser la muqueuse et que le coton perfore l'os du crâne. C'est impossible !", nous indiquait-il récemment. Il semblerait ici que cette Américaine soit l'exception qui confirme la règle.


C.A.

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