Une quatrième année pour les internes : le plan du gouvernement face aux déserts médicaux

Justine Briquet-Moreno
Publié le 24 septembre 2022 à 10h29, mis à jour le 24 septembre 2022 à 18h00
Une quatrième année pour les internes : le plan du gouvernement face aux déserts médicaux
Source : iStock

Le gouvernement souhaite envoyer les étudiants en médecine générale dans des déserts médicaux, lors d'une quatrième année d'étude.
L'allongement de l'internat est une mesure qui fait partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

C'est une mesure qui est loin de faire l'unanimité. Pour lutter contre les déserts médicaux dans l'Hexagone, le gouvernement souhaite prolonger la durée de l'internat des étudiants qui se destinent à la médecine générale. Selon une information du Journal du dimanche, les futurs praticiens devront ainsi effectuer quatre ans d'internat, au lieu de trois aujourd'hui, et effectuer cette dernière année dans un territoire en manque de médecins. Cette disposition, souhaitée par le président Emmanuel Macron, devait prendre effet à la rentrée 2022, mais avait finalement été repoussée. 

La mesure figure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Elle devrait rentrer en vigueur à la rentrée 2024, puis être réellement opérationnelle d'ici 2027. Les ministres de la Santé François Braun et de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau en détailleront le contenu, ce lundi 26 septembre, en Conseil des ministres. 

L'intersyndicale dénonce "un déguisement"

Dans le détail, la quatrième année d'internat se déroulera à l'hôpital sous la supervision de médecins libéraux formés. Elle prendra place dans une zone rurale, mais aussi en centre-ville, dans certaines banlieues qui ne sont pas épargnées par le manque de praticien. 

Pour faciliter l'installation des étudiants dans les zones les plus reculées, un logement leur sera proposé cette année-là. Cette mesure a un objectif clair : pousser les jeunes médecins à s'installer dans des déserts médicaux au sortir de leur formation. Pour autant, le projet fait grincer des dents les principaux concernés et les syndicats. Tout d'abord, parce que la liberté d'installation est considérée comme essentielle dans le milieu médical, mais également car elle allonge des études déjà très longues, portant à dix le nombre d'années nécessaires pour devenir généraliste.

"Nous nous opposons fermement à l'obligation de réaliser cette quatrième année en zone sous-dense", réagit dans un communiqué l'intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale. "Il s'agit ni plus ni moins d'un déguisement pour une année d'exploitation supplémentaire des internes."

Aujourd'hui, l'Association des maires ruraux de France estime que près de 10 millions de Français vivent dans un territoire où l'accès aux soins est plus difficile qu'ailleurs. On estime qu'ils sont six millions à séjourner à plus de trente minutes d'un service d'urgence et n'ont pas de médecin référent. 


Justine Briquet-Moreno

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