Une salade sur dix contiendrait des pesticides interdits

Publié le 2 février 2016 à 12h56
Une salade sur dix contiendrait des pesticides interdits

ENVIRONNEMENT - Une étude publiée par l'association "Générations Futures" pointait du doigt, en septembre 2015, la présence de pesticides dans 10% des salades vendues en grande surface. Un chiffre à rappeler, alors que l'émission "Cash Investigation" consacre son édition de ce mardi à la vente de pesticides en France.

Une salade à la sauce toxique, ça vous dit ? En septembre 2015, l'association "Générations Futures", expliquait que les salades vendues en France faisaient partie des légumes où résidaient les plus grandes quantités de pesticides. Parmi eux, de nombreux perturbateurs endocriniens. L'association environnementale avait déjà dénonce la présence de ces pesticides dans les fraises, voilà deux ans.

Résultat ? Sur 31 salades achetées par  l'association  dans cinq grandes enseignes dans l'Oise et la Somme (en Picardie), analysées par un laboratoire belge agréé par les autorités françaises, 24 contenaient des pesticides. Soit 77% des échantillons. L'une des salades contenait même des résidus de dix pesticides différents. L'association environnementale dem, au moment de rendre  au gouvernement de faire respecter le règlement voté en 2009 interdisant l'utilisation de ces pesticides qui contiennent des perturbateurs endocriniens.

Un produit hautement cancérogène

Au total, cinq pesticides interdits en France avaient été retrouvés dans ces salades, dont du DDT , un pesticide considéré comme hautement cancérogène interdit en France depuis 1971. Et pour 21 des 31 salades expertisées, les scientifiques ont retrouvé des traces de perturbateurs endocriniens. Ces substances, présentes dans certains pesticides, modifient le comportement de notre système endocrinien, celui qui contrôle notamment les organes sexuels ou la croissance.

Ces substances potentiellement cancérigènes sont interdites dans les pesticides par l'Union européenne depuis 2009. Pour le moment, les scientifiques sont incapables d'évaluer le risque que ces perturbateurs endocriniens représentent pour la santé humaine. On sait, en revanche, qu'une fois mélangées à d'autres substances (ce qu'on appelle l'"effet cocktail") a pour effet d'augmenter leur nocivité.

Cancers du sein, de l'utérus, des testicules, troubles de la fertilité, diabète, etc.

L'Agence nationale de sécurité de l'alimentation (Anses) rappelle que les fœtus, les nourrissons et les jeunes enfants seraient particulièrement sensibles à ces substances. L'Institut national du cancer précise que les perturbateurs endocriniens pourraient provoquer des cancers du sein, de l'utérus, des testicules . Des chercheurs de l'Inserm travaille quand à eux sur le rôle que pourraient jouer ces substances sur les troubles de la fertilité , les malformations congénitales, le diabète, l'obésité.

EN SAVOIR + >> 3 conseils pour limiter votre exposition aux perturbateurs endocriniens

Inutile de tomber dans la psychose. Il faudra encore de nombreuses années pour que les scientifiques confirment les effets sur le long terme des perturbateurs endocriniens. Il serait judicieux donc d'en limiter l'utilisation, ne serait-ce qu'à titre de précaution. En attendant, vous pouvez toujours laver vos fruits et légumes avec du savon et retirer la peau, cela permettra d'en limiter la présence.

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Matthieu DELACHARLERY

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