France, Italie, Allemagne, Suède... la liste des pays qui retardent ou suspendent AstraZeneca s'allonge

Publié le 16 mars 2021 à 10h59

Source : JT 20h Semaine

VACCINATION - Ce lundi, l'Allemagne, la France et l'Italie ont annoncé les uns après les autres qu'ils suspendaient temporairement l'utilisation du vaccin AstraZeneca. Si les raisons diffèrent, elles n'en limitent pas moins le déploiement du sérum britannico-suédois.

Décrié au moment de sa première autorisation, temporairement invalidé dans certains pays en raison d'un manque de données sur son efficacité chez les plus de 65 ans, puis finalement réhabilité, l'AstraZeneca connait de nouvelles difficultés. Après le Danemark, la Norvège et l'Islande, l'Irlande, les Pays-Bas, qui ont annoncé la suspension ces derniers jours, trois mastodontes européens se sont joints à ce mouvement : l'Allemagne, la France et l'Italie. Dans la nuit, le Venezuela a de son côté assuré qu'il "ne donnera pas l'autorisation de l'utilisation du vaccin".

Quelques heures après l'Allemagne, Emmanuel Macron a annoncé ce lundi que la France allait suspendre temporairement l'utilisation du vaccin AstraZeneca, en attendant un avis de l'autorité européenne du médicament qui sera rendu dans la semaine. Le chef de l'État a dit "espérer reprendre vite" la vaccination avec ce sérum "si l'avis de l'autorité européenne le permet".

Après avoir suspendu un lot en fin de semaine dernière, l'Italie a emboîté le pas de l'Allemagne et la France en annonçant également une suspension temporaire. Quelques heures plus tard, l'Espagne, le Portugal et la Slovénie ont, à leur tour, suspendu l'administration de ce vaccin "par précaution".

Ce mardi, la Suède a décidé à son tour de suspendre l'administration du vaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19. L'Agence suédoise de la santé publique FHM suspend "par mesure de précaution" le vaccin du laboratoire suédo-britannique, "jusqu'à ce que l'enquête de l'Agence européenne des médicaments sur les effets secondaires suspects soit terminée", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Suspensions après des caillots sanguins

Le Danemark a été le premier pays le 11 mars à suspendre le vaccin d'AstraZeneca "après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins" chez des personnes vaccinées. Il a rapidement été suivi par l'Islande.

La Norvège a également suspendu le même jour les injections de ce vaccin, par précaution. Plusieurs cas de caillots sanguins chez des adultes vaccinés y ont été rapportés, mais là encore sans qu'aucun lien ne soit encore prouvé. En outre, les autorités sanitaires norvégiennes se sont inquiétées samedi de cas d'hémorragies cutanées chez des personnes relativement jeunes ayant reçu une dose du vaccin AstraZeneca. 

La Bulgarie a annoncé le vendredi 12 mars la suspension "par précaution" des injections, au lendemain des décisions prises par les trois pays nordiques, tandis qu'une enquête est en cours après le décès d'une femme vaccinée. Toutefois, selon le ministre de la Santé, "aucun lien n'a été établi" à ce stade avec la vaccination survenue la veille de cette femme, qui souffrait de surpoids et avait subi plusieurs pontages coronariens.

Dimanche, ce sont l'Irlande et les Pays-Bas qui ont également suspendu l'utilisation du vaccin, toujours par précaution, après les cas de caillots sanguins rapportés au Danemark et en Norvège.

Des lots suspendus

L'Autriche a annoncé dès le 8 mars suspendre l'utilisation d'un lot de vaccins AstraZeneca (ABV5300) après qu'une infirmière de 49 ans est décédée de "graves problèmes de coagulation sanguine", quelques jours après avoir été vaccinée. Quatre autres pays européens - l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et le Luxembourg - ont également suspendu l'utilisation des vaccins de ce lot d'un million de doses, qui a été envoyé dans 17 pays européens. 

L'Italie a interdit jeudi par précaution l'utilisation d'un autre lot, ABV2856, en raison de craintes liées à la formation de caillots de sang. La Roumanie a également suspendu ce lot. La région italienne du Piémont (nord-ouest de l'Italie) a suspendu dimanche le vaccin AstraZeneca après la mort d'un enseignant, puis a repris les injections, en excluant toutefois par précaution le lot ABV5811. Ce lundi, l'Italie, comme l'Allemagne, la France, l'Espagne et le Portugal, a suspendu temporairement l'utilisation du vaccin.

Des campagnes retardées

La Thaïlande et la République démocratique du Congo (RDC) ont retardé le démarrage de leurs campagnes de vaccination avec ce vaccin, qui étaient prévues respectivement vendredi et ce lundi.

L'Indonésie a également décidé ce lundi de reporter par prudence le lancement de sa campagne de vaccination avec AstraZeneca. 

Inefficacité contre le variant sud-africain

En Afrique du Sud, c'est en raison de son inefficacité contre le variant sud-africain que le vaccin a été temporairement suspendu lundi 8 mars. Une étude réalisée par l'université du Witwatersrand à Johannesburg, affirme que le vaccin offre une "protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes".

Selon cette étude, le vaccin serait efficace à seulement 22% contre les formes modérées du variant sud-africain, tandis qu'aucun résultat n'est encore disponible pour ce qui concerne les formes graves. Le ministre sud-africain de la Santé, Zweli Mkhize a affirmé, lors d’une conférence de presse en ligne, qu'il s'agissait "d'un problème temporaire" et qu'il fallait suspendre les vaccins AstraZeneca jusqu’à ce que ces problèmes soient résolus. 


La rédaction de TF1info

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