DÉCEPTION - Malgré des résultats intermédiaires positifs pour la phase 1-2 de l'essai clinique, Sanofi a décidé mardi d'abandonner son projet de vaccin à ARN messager contre le Covid-19. En revanche, le laboratoire français va poursuivre le développement de son autre vaccin contre le virus.
Sanofi jette l'éponge. Malgré une efficacité convaincante lors des premières phases d'essais cliniques (1 et 2), le laboratoire français a décidé de ne pas poursuivre l'élaboration de son vaccin à ARN messager contre le Covid-19. Les résultats intermédiaires démontraient pourtant une séroconversion, c'est-à-dire la fabrication d'anticorps, chez 91% à 100% des participants, deux semaines après la deuxième injection, a indiqué la firme dans un communiqué publié ce mardi 28 septembre. En outre, aucun effet secondaire n'a été observé et le profil de tolérance est comparable à celui d'autres vaccins Covid-19 utilisant la même technologie.
Mais alors pourquoi abandonner si proche du but ? L'entreprise tricolore a estimé que ce vaccin arriverait trop tard sur le marché, alors que 12 milliards de doses de vaccins anti-Covid auront été produites d'ici à la fin de l'année. "Le besoin n'est pas de créer de nouveaux vaccins Covid-19 à ARN, mais d'équiper la France et l'Europe d'un arsenal de vaccins à ARN messager pour une prochaine pandémie, pour de nouvelles pathologies", a souligné auprès de l'AFP Thomas Triomphe, le vice-président de la branche vaccins de Sanofi.
Utiliser l'ARN messager pour d'autres vaccins
Tous les investissements consentis et les recherches menées ne vont, malgré tout, pas être perdus. Sanofi compte bien se positionner sur le marché de cette nouvelle technologie et espère mettre au point rapidement d'autres vaccins à ARN messager, contre d'autres virus. Le groupe a déjà lancé de premiers essais pour un vaccin monovalent - avec une seule souche de virus - contre la grippe saisonnière. Un vaccin quadrivalent est également dans les tuyaux. "Notre objectif est de libérer le potentiel de l'ARN messager dans d'autres domaines stratégiques, comme l'immunologie, l'oncologie", c'est-à-dire le traitement des cancers, "et les maladies rares, en plus des vaccins", expliquait il y a quelques semaines Paul Hudson, directeur général de Sanofi.
Par ailleurs, le géant français de la pharmaceutique - qui a récemment acté le rachat de la biotech américaine Translate Bio - va continuer le développement de son second vaccin contre le Covid-19. Ce dernier, développé avec le britannique GSK, est fondé sur une protéine recombinante. Les résultats de la phase 3 des essais sont attendus avant fin 2021. S'ils s'avèrent concluants, le vaccin pourra être commercialisé dans la foulée.
Le laboratoire a aussi affirmé, lors d'une conférence de presse mardi matin, ne pas croire en la nécessité d'une vaccination annuelle contre le Covid-19, à l'image de la grippe, mais estime qu'il "faudra peut-être envisager" une quatrième dose "si beaucoup de variants circulent".
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