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L'OMS veut-elle imposer un passeport vaccinal mondial pour tous les voyageurs ?

Publié le 9 juin 2023 à 19h31
JT Perso
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Source : Sujet TF1 Info

Des publications mettent en garde contre la création d'un futur "pass sanitaire", désormais en vigueur à l'échelle mondiale.
Un projet que l'OMS défend bel et bien, et qui s'inspire du pass mis en place dans l'UE lors de la pandémie de Covid-19.
Il est toutefois abusif d'affirmer qu'un tel document va s'imposer ou qu'il "sera impossible de voyager sans".

L'épidémie de Covid-19 continue-t-elle d'influencer les dirigeants d'institutions internationales telles que l'OMS ? C'est ce que suggèrent des publications en ligne, évoquant la future mise en place d'un "passeport vaccinal mondial". 

"Il sera impossible de se voyager sans", peut-on lire, tandis qu'une vidéo montre une prise de parole du directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) évoquant le sujet. Ce pass, peut-on également lire, va inclure "les dossiers médicaux des voyageurs". Si un projet de cette nature est bien en gestation, il faut se méfier des affirmations selon lesquelles un tel outil serait obligatoire au quotidien pour voyager.

Un pass sur le modèle de celui déployé à travers l'UE

L'OMS, par la voix de son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dévoilé le 5 juin une "initiative historique" en partenariat avec la Commission européenne. L'institution rapporte que dès ce mois de juin, elle "adoptera le certificat COVID numérique de l’Union européenne (UE) afin de mettre en place un système qui facilitera la mobilité à l’échelle mondiale et protégera les citoyens du monde entier contre les menaces sanitaires actuelles et futures, y compris les pandémies". Il s’agit, nous indique-t-on, "du premier élément du Réseau mondial de certification sanitaire numérique de l’OMS, qui mettra au point une large gamme de produits numériques pour améliorer la santé de tous".

L'idée sous-jacente est simple : s'appuyer sur l'expérience de l'UE, qui a mis au point pendant la pandémie un pass sanitaire européen, afin qu'un outil similaire puisse cette fois s'étendre au reste du monde. L'organisation internationale a jugé très concluant le système mis en place sur le Vieux continent, et estime qu'il serait bénéfique d'en étendre l'usage. Dans le futur, "nous étendrons cette infrastructure en y intégrant d'autres utilisations, telles qu'un certificat international de vaccination numérisé, des cartes de vaccination systématique et des résumés de patients internationaux", a fait savoir Tedros Adhanom Ghebreyesus dans une allocution.   

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"Je suis ravi que l’OMS s’appuie sur les principes de protection de la vie privée et la technologie de pointe du certificat de l’UE pour créer un outil mondial contre les futures pandémies", a pour sa part déclaré Thierry Breton, commissaire français de l'Union en charge du marché intérieur, dans le communiqué de l'OMS. En pratique, un tel outil devrait permettre aux États d'apporter une réponse rapide en cas de nouvelles épidémies, à travers un outil simple et harmonisé.  

Reste que la généralisation d'un tel certificat numérique mondial ne peut en aucun cas être imposée par l'OMS. Si cette instance formule de nombreuses recommandations en matière de santé publique, elle ne dispose pas du pouvoir de rendre obligatoires des documents qui encadreraient les voyages à travers le monde. Libre ainsi aux différents États de s'accorder afin de réguler les flux de personnes et les conditions d'entrée sur leur sol. Ajoutons qu'un tel outil numérique se veut "basé sur des technologies et des normes open source", et qu'il a vocation à être mis gracieusement à disposition des autorités qui souhaiteront le déployer.

L'OMS estime enfin que ce réseau de certification numérique "pourrait jouer un rôle crucial dans les situations humanitaires transfrontalières, en veillant à ce que les personnes aient accès à leurs dossiers médicaux et à leurs références lorsqu'elles traversent les frontières en raison d'un conflit, d'une crise climatique ou d'autres situations d'urgence".

Plus de craintes que d'enthousiasme

Le déploiement de nouveau outils numériques à l'échelle mondiale dans le domaine de la santé ne suscite pas un enthousiasme unanime. Les opposants aux vaccinations obligatoires y voient un nouveau dispositif de nature à favoriser les vaccins auprès des populations, tandis que les défenseurs des libertés individuelles peuvent mettre en garde contre l'exploitation des données qui seront recueillies. 

Le directeur de l'OMS, sans doute conscient des craintes que ses annonces pourraient susciter, a tenu à préciser que "le respect de la vie privée est essentiel", et que "l'OMS n'aura accès à aucune donnée de santé personnelle". L'instance "se contentera de tenir un répertoire des clés publiques qui peuvent être utilisées pour vérifier l'authenticité des dossiers de santé numérique d'un État membre".

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Thomas DESZPOT

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