"On vaccine contre le Covid dans un bras, contre la grippe dans l’autre” : avec la 3e dose, officines et cabinets médicaux pris d'assaut

par Léa COUPAU
Publié le 12 novembre 2021 à 20h46, mis à jour le 13 novembre 2021 à 8h55

Source : JT 20h Semaine

ACCÉLÉRATION - Depuis l'allocution d'Emmanuel Macron mardi soir, des centaines de milliers de Français ont pris rendez-vous pour recevoir leur 3e injection. Résultats, les pharmaciens et médecins vaccinent à tour de bras.

“C’est la folie ! On arrive à peine à satisfaire tout le monde”, lâche une pharmacienne, boulevard Haussmann, à Paris. "C’est pire qu’avant Macron”, abonde un de ses collègues parisiens. Trois jours après les annonces présidentielles, les professionnels de santé font face à un afflux de patients à vacciner, parfois difficile à gérer avec les clients au quotidien. “On est en organisation maximale", lance Cédric, pharmacien du 14e arrondissement dans la capitale, qui partage sa journée entre injections et ordonnances. Un peu plus loin dans le quartier, Caroline, 45 ans, n’en voit pas bout. “On a doublé les vaccinations depuis l’allocution de Macron, le rythme est devenu infernal", assure-t-elle.  

Avec la reprise épidémique en Europe, dont la France, l’exécutif a décidé d’amplifier la cadence de vaccination. Résultat, les visites sur Doctolib explosent, avec 620.000 prises de rendez-vous depuis mardi, au moment où le gouvernement a décidé de réduire la voilure des centres de vaccination au profit des réseaux de proximité. Ce qui ne plaît pas à tous les professionnels de ville. “Tout le monde vient ici après la fermeture du centre dans le quartier", continue Cédric. "Sans compter que certains médecins préfèrent ne pas se prendre la tête avec les doses et du coup, on est débordés”, constate-t-il.

Les généralistes prêtent la main, selon Jérôme Marty, docteur et président du syndicat Union française pour une médecine libre, mais “ça se passe difficilement” pour eux aussi. “On a effectivement une petite poussée depuis la 3e dose et avec la fermeture des centres de vaccination, c’est encore pire. On perdait déjà du temps avec la préparation des doses et l’administration, et là ça ne s’arrange pas”, assure-t-il.

Un flux "abordable"

“C’est très tonique", admet de son côté Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. 'On vaccine contre le Covid-19 dans un bras et la grippe dans l’autre”, ajoute-t-il. Reste que le pharmacien se veut confiant quant à la capacité des officines et cabinets médicaux à continuer leur montée en puissance. “Le flux reste absorbable. On a eu un trou d’air en septembre et octobre et là ça repart. Tant mieux, lâche-t-il. La courbe des contaminations s’est remise à monter, elle aussi, et il faut impérativement que les gens se fassent vacciner avec les fêtes de Noël qui arrivent.”

À ce jour, la France a dépassé la barre des 4 millions de doses de rappel injectées, a indiqué ce vendredi Gabriel Attal, en conférence de presse, prévenant que "la cinquième vague sera celle des non-vaccinés et des personnes fragiles non rappelées.”


Léa COUPAU

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