Des internautes affirment que les dernières données des autorités sanitaires prouvent l'inefficacité du vaccin contre le Covid-19.Selon eux, les vaccinés ont même plus de risque d'être contaminés ou hospitalisés.En réalité, dans toutes les tranches d'âge, l'impact de la vaccination reste visible.
Cela fait plusieurs mois que les données de la Drees n'avaient plus été mal-interprétées. Depuis le 9 mai, des internautes affirment que les chiffres publiés par la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques prouvent l'inefficacité des vaccins dans la lutte contre l'épidémie. Pire, selon eux, "les totalement vaccinés contre le Covid-19 ont dépassé les non-vaccinés", pour reprendre le message publié par un internaute. Une théorie déjà entendue par le passé, remise au goût du jour, mais toujours aussi erronée.
Des chiffres en absolu et non en relatif
Pour appuyer leur nouvelle hypothèse, les internautes s'appuient tous sur les mêmes graphiques. Ils illustrent le nombre de cas positifs, d'hospitalisations classiques et en soins critiques et de décès pour la semaine du 18 au 24 avril. Or, les couleurs sont particulièrement éloquentes. La part sombre, représentant les vaccinés, est à chaque fois bien plus importante.
Sauf qu'à y regarder de plus près, on comprend qu'il y a un biais important à ce graphique. Comme souvent lorsqu'ils étudient les données de la Drees, les internautes ont donné des chiffres en absolu. Sans les comparer au taux de vaccination pour chaque tranche d'âge. Avec une couverture vaccinale de 79% dans l'ensemble de la population, il est en effet peu surprenant de voir certaines personnes immunisées être hospitalisées. Le vaccin est faillible, on le sait.
Donner ces chiffres en fonction du taux de vaccination permet donc de véritablement évaluer l'impact de cette protection. Pour ce faire, il est possible de se tourner vers l'outil VaxImpact. Depuis le début de la campagne vaccinale, ce site met en ligne les données ouvertes de la Drees, en les comparant au statut vaccinal. Une fois cela fait, la réalité est bien différente : comme le montrent les images ci-dessous, en retirant la tranche d'âge des 0 à 19 ans, pour qui les "données sont trop faibles" pour que le graphique soit "interprétable", on observe que dans toutes les tranches d'âge, l'impact de la vaccination (en noir et en bleu) reste positif. Chez ceux âgés de 20 à 39 ans, il y a encore cinq fois plus de risque d'être contaminé et quatre fois plus de risque d'être hospitalisé quand on n'a reçu aucune injection.
En résumé, et comme le concède la Drees, il est vrai que l'efficacité des vaccins semble baisser après trois mois. Cependant, cela ne le rend absolument pas inutile. Attention par ailleurs : l'ensemble de ces statistiques sont soumises à un certain nombre de limites, étant donné la circulation du virus en population générale. Ainsi, les données ne tiennent pas compte de l'immunité acquise lors d'éventuels épisodes antérieurs d'infection au Covid-19. Des personnes décrites comme "vaccinées sans rappel" peuvent ainsi avoir acquis une immunité en début d'année, lors de la vague Omicron. Ce qui conduit à "sous-estimer l'efficacité du rappel avec la méthode actuelle", pour reprendre l'analyse de la direction de la recherche et des études.
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