Vaccination pour tous : comment la France a-t-elle pu avancer son calendrier de deux semaines ?

Publié le 21 mai 2021 à 16h26, mis à jour le 21 mai 2021 à 16h31
Jean Castex au centre de vaccination de la porte de Versailles, le 15 mai 2021
Jean Castex au centre de vaccination de la porte de Versailles, le 15 mai 2021 - Source : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

LOGISTIQUE - Pour atteindre son objectif de 30 millions de primo-vaccinés d’ici à la mi-juin, le gouvernement a avancé de deux semaines l’ouverture de la vaccination à tous les adultes. Et ce grâce aux stocks importants de vaccins à disposition des centres.

Plus que dix jours avant que les Français de plus de 18 ans soient tous éligibles à la vaccination contre le Covid-19. D’abord arrêtée au 15 juin, l’échéance a finalement été avancée de deux semaines par le gouvernement, soit au 31 mai. À compter du 24 mai, la vaccination sera en outre également ouverte à certaines professions prioritaires sans autres conditions. Une accélération rendue possible grâce à deux paramètres : le nombre de doses de vaccin dormant dans les frigos et l’adhésion à la vaccination, en hausse depuis le début de la campagne. 

Pour rappel, près de 22 millions de personnes ont déjà reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid, dont 9,4 millions ayant bénéficié des deux doses. En théorie, la vaccination est aujourd’hui ouverte aux Français de plus de 50 ans et assortie de conditions pour ceux âgés entre 18 et 50 ans, comprenant la présence de comorbidités ou bien la prise de rendez-vous la veille pour le lendemain depuis le 12 mai. Si l’exécutif s’est résolu à décaler l’ouverture de la campagne à tous, c’est que la France ne connaît (presque) plus de difficultés à être livrée en vaccins, comme cela a pu être le cas ces dernières semaines.

14,2 millions de doses Pfizer livrées au 20 juin

Au 19 mai, l’ensemble des centres de vaccination disposaient de 1.502.660 doses de vaccin Pfizer/BioNTech, 613.571 doses de Moderna, ainsi que 210.903 doses de Janssen (qui ne nécessite qu’une injection), d’après les chiffres du ministère de la Santé. Les quantités de doses d’AstraZeneca n’ont pas été prises en compte ici puisque ce vaccin ne peut être administré aux moins de 55 ans, suivant les recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS).

D’ici au 20 juin, le gouvernement prévoit de réceptionner près de 14.280.000 doses supplémentaires du vaccin Pfizer, ainsi que 1.332.000 doses du vaccin Moderna, selon les données consolidées par CovidTracker. De quoi vacciner largement des personnes désireuses de se protéger contre le Covid. Car celles-ci sont plus nombreuses qu’avant et cela est un facteur ayant probablement joué dans la décision du gouvernement de décaler le calendrier. 

D’après un baromètre réalisé par Cevipof pour Le Monde, 65% des Français interrogés indiquaient début mai avoir l’intention de se faire vacciner ou avoir déjà reçu une première injection. Soit 16% de plus qu’au mois de janvier, selon un précédent sondage. 

Un engouement palpable chez les plus jeunes

Depuis la possibilité donnée début mai à tous les adultes de se faire vacciner dans les 24 heures, l’engouement est certain. Palpable sur les réseaux sociaux - qui n’est pas tombé dernièrement sur une photo du fameux certificat de vaccination ou d’un tweet célébrant la première dose ? -, il se traduit notamment dans le nombre de prises de rendez-vous. Du 12 au 19 mai, 240.000 créneaux ont été réservés sur la plateforme Doctolib par des Français de moins de 40 ans, ce qui représente 10% de l’ensemble des rendez-vous, rapporte ainsi Le Parisien

Le gouvernement veut donc battre le fer tant qu’il est chaud et miser sur cette popularité nouvelle pour accélérer le rythme de la vaccination. "On sent un engouement chez les jeunes. Il faut en profiter", confie d’ailleurs un proche du gouvernement au journal. "Si on attend trop pour leur donner accès aux vaccins, ils seront peut-être moins emballés. Cet été, si les masques ne sont plus en vigueur, si la vie normale a repris ses droits, ils se diront peut-être à quoi bon ?"

Et certains responsables politiques ne cachent pas leur désir d’aller plus loin. Comme le Pr Alain Fischer, le "M. Vaccin" du gouvernement, qui a indiqué ce vendredi sur BFMTV que les jeunes de 16 à 18 ans devraient être "vaccinés assez vite", dans le courant du mois de juin, et que les adolescents de plus de 15 ans pourraient être concernés dès la rentrée scolaire. Selon le Conseil scientifique, il faudrait vacciner au moins 80% de la population pour atteindre une immunité collective suffisante face aux variants plus contagieux du virus.


Caroline QUEVRAIN

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