"Je le ferai le plus tard possible" : la vaccination obligatoire divise les soignants

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 14 juillet 2021 à 10h04

Source : TF1 Info

COVID-19 - Emmanuel Macron a annoncé l'obligation vaccinale pour les soignants et non-soignants travaillant auprès d'un public vulnérable. Comment réagissent-ils ?

La question faisait débat depuis quelques semaines, elle est tranchée depuis lundi soir. Emmanuel Macron a annoncé que les soignants et non-soignants au contact de publics fragiles dans les hôpitaux, les cliniques ou les Ehpad, ont désormais l'obligation de se faire vacciner contre le Covid-19 avant le 15 septembre, sous peine de sanctions. Ils ne "pourront plus travailler et ne seront plus payés", a prévenu dans la foulée le ministre de la Santé Olivier Véran sur LCI. 

Une mesure qui fait forcément réagir les principaux intéressés. Parmi eux, certains se sont immédiatement réjouis devant les caméras de TF1. "Je pense que c'est une bonne nouvelle", s'exclame une soignante dans le reportage du 20H en tête de cet article. "On n'arrivera à lutter contre cette maladie que si tout le monde est vacciné." "C'est normal", ajoute une collègue dans l'autre vidéo ci-dessous. "Surtout avec l'approche intime que nous avons avec de nombreux patients." 

Chez d'autres professionnels à la blouse blanche en revanche, cette obligation déclenche un sentiment d'injustice. "Pourquoi seulement nous, les soignants ?", interroge une jeune femme. "Plein de professions sont au contact des uns et des autres. Dans ce cas-là, obligeons toute la population à se faire vacciner !" Jusqu'à pousser une partie d'entre eux vers la porte de sortie. "À partir du moment où on essaye de modifier mes convictions et qu'on atteint mes droits, je ne vois pas pourquoi je continuerai dans ce domaine", affirme une aide-soignante en chirurgie qui refuse catégoriquement de se faire vacciner. 

D'autres s'y résigneront tant bien que mal. "Si je suis obligée, je le ferai parce que j'aime mon métier, je l'ai choisi", confie ainsi une infirmière. "Il y a des factures à payer donc je me ferai vacciner, mais le plus tard possible." "J'aurais préféré qu'on me laisse le temps de le faire à mon rythme, mais pas en m'obligeant", lance une infirmière à domicile. J'aurais préféré me faire vacciner en novembre avec le vaccin Sanofi."

Vaccination obligatoire : comment les soignants réagissentSource : JT 13h Semaine

Les fédérations saluent cette décision "courageuse"

Cette annonce n'a pas non plus manqué de faire réagir les syndicats ainsi que les fédérations qui régissent la profession, mais là encore, les avis divergent. "Il faut d'abord convaincre avant d'obliger", a aussitôt pesté Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT sur LCI. "Dans les propos du président de la République il y a des choses qui nous inquiètent, par exemple les menaces de sanctions. C'est scandaleux de culpabiliser les personnels soignants après tout ce qu'ils ont donné l'année dernière."

Autre son de cloche du côté de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui "salue les décisions courageuses du gouvernement". "Nous l'appelions de nos  vœux depuis plusieurs semaines", a indiqué son président Frédéric Valletoux. "Il ne s'agit pas ici de nous priver de nos libertés, mais au contraire de la retrouver." 

L'obligation vaccinale s'imposait aujourd'hui pour ne pas perdre le fruit de tous nos efforts
Florence Arnaiz-Maumé, présidente de la Synerpa

La Synerpa (fédération d'Ehpad privés) semble d'accord puisqu’elle "accueille avec satisfaction la décision du Président de la République". "L'obligation vaccinale s'imposait  aujourd'hui pour ne pas perdre le fruit de tous nos efforts des derniers mois  et continuer à protéger les plus fragiles contre le virus du Covid-19 et ses variants", a déclaré à son tour la présidente Florence Arnaiz-Maumé. 

Près de 70 autres professions au contact de patients fragiles, tels que les pompiers ou les aides à domicile, soit 1,5 million de personnes au total, sont concernées par cette obligation vaccinale. "Dans le principe, on peut imposer une vaccination à du personnel", rappelle Corinne Daver, avocate spécialisée en Santé Publique au Cabinet Fidal, sur TF1. "Mais il faut que ce soit organisé par une disposition législative." Un projet de loi sera présenté en Conseil des ministres dès la semaine prochaine. 


Léa LUCAS avec TF1

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