Covid-19 : le défi de la vaccination

Vaccins Pfizer et Moderna : le risque de myocardite et péricardite confirmé, mais peu fréquent

Publié le 8 novembre 2021 à 17h22
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

CAMPAGNE VACCINALE - Selon une étude publiée ce lundi, le risque de développer une myocardite ou une péricardite après une vaccination par ARN messager est accru, mais demeure peu fréquent. Le bénéfice de la vaccination n'est pas remis en cause.

Un risque accru, mais une fréquence rare. Une vaste étude française menée sur près de 2 000 patients hospitalisés dans le pays au cours de l'été, publiée ce lundi, confirme le lien direct entre vaccination contre le Covid-19 et risque de développer une myocardite ou une péricardite. Mais ce risque reste peu fréquent et ne remet pas en cause le bénéfice de l'injection, selon les scientifiques.

Menée par la structure Epi-Phare, qui associe l'Assurance maladie et l'Agence nationale du médicament, cette étude cas-témoins a porté sur les personnes âgées de 12 à 50 ans hospitalisées en France pour une myocardite ou une péricardite entre le 15 mai et le 31 août, soit 919 cas de myocardites et 917 cas de péricardites. Ces deux troubles sont des inflammations du cœur. La première touche le myocarde, principal muscle cardiaque, et la seconde le péricarde, la membrane qui enveloppe le cœur.

Comme cela avait été montré par des rapports de pharmacovigilance, les résultats de l'étude française confirment que les vaccins Pfizer et surtout Moderna augmentent le risque de survenue de ces maladies dans les sept jours suivant la vaccination. Chaque cas a été comparé à dix "témoins", qui ont le même âge, sexe et département de résidence, mais n'ont pas été atteints de myocardite. Les risques de survenue d'une hospitalisation pour myocardite ou péricardite ont ainsi été comparés entre vaccinés et non-vaccinés dans des situations par ailleurs semblables.

Aucun décès à signaler

Ces risques apparaissent plus marqués, même si peu élevés, chez les hommes de moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose de Moderna. La vaccination par ce dernier serait ainsi à l'origine de 132 cas de myocardite supplémentaires par million de doses administrées. Chez les femmes de moins de 30 ans, l'excès de myocardites attribuables à la deuxième dose de Moderna serait de l'ordre de 37 par million de doses.

Quant au risque de péricardite, il apparait lui aussi plus marqué après le vaccin Moderna chez les moins de 30 ans, en particulier après la deuxième dose qui serait à l'origine d'un excès de cas d'environ 18 par million de doses chez les jeunes hommes. Notons toutefois qu'aucun décès n'a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour ces affections quand elles suivent la vaccination.

Par mesure de prudence, le vaccin Moderna a été suspendu mi-octobre pour les doses de rappel. Le gouvernement attend désormais un avis de la Haute autorité de santé pour l'autoriser à nouveau, ou non.

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"Quand on met en balance l'efficacité des vaccins contre les formes graves du Covid-19 (évaluée à environ 90%) et ces risques existants, mais peu fréquents, et à l'évolution favorable, le rapport bénéfice-risque des vaccins n'est pas remis en cause", tempère auprès de l'AFP Mahmoud Zureik, directeur de la structure Epi-Phare.

Fin août, une étude américaine avait déjà confirmé le risque accru de développer une myocardite après la vaccination par ARN messager. Mais ces travaux avaient démontré que la possibilité de souffrir de tels troubles restait bien plus élevée lors d'une infection au Covid-19. Selon les chercheurs américains, les patients contaminés par le virus ont, en moyenne, presque seize fois plus de risques de développer une myocardite que le reste de la population.


La rédaction de TF1info

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