La Commission européenne envisage la suspension d'un contrat avec la firme Valneva, prévoyant l'achat de son vaccin contre le Covid-19.Cette sortie est parfois décrite comme "incompréhensible" en ligne, et présenté comme une manière de "favoriser Pfizer et les injections ARNm".Sollicitée par TF1 info, la Commission balaie ces accusations et souligne qu'elle poursuit ses discussions avec Valneva.
Peu confiants à l'idée de se faire vacciner, certains citoyens voyaient d'un mauvais œil l'utilisation de la technologie dite de l'ARN messager (ARNm), commune à Pfizer ou Moderna. D'où l'attente d'un vaccin basé sur une technologie plus traditionnelle, et si possible français. Celui développé par la société tricolore Valneva répond justement à ces critères, lui qui se présente à base de virus entier inactivé.
Pourtant, alors qu'une commande de la Commission européenne datant de novembre portait sur 60 millions de doses, il pourrait ne jamais être distribué à travers l'UE. La Commission a en effet annoncé il y a quelques jours qu'elle envisageait la résiliation du contrat la liant à Valneva. Une déclaration publique jugée "incompréhensible" par le leader de l'Union Populaire Républicaine, François Asselineau. Il y voit une façon de "favoriser Pfizer et les injections ARNm", comme il l'a expliqué sur ses réseaux sociaux. Une analyse démentie formellement par la Commission.
⚠️NOUVELLE MANŒUVRE 🇪🇺 POUR FAVORISER PFIZER ET LES INJECTIONS ARNm La Commission🇪🇺annonce au labo🇫🇷 Valneva son intention de résilier la fourniture de son vaccin inactivé à virus entier contre #COVID19 , lequel n'a toujours pas reçu le feu vert de l'AEM🇪🇺. https://t.co/2GHehWNBzn — François Asselineau (@UPR_Asselineau) May 16, 2022
Des discussions en cours
Contactée par TF1 info, la Commission européenne juge "totalement infondée" la thèse selon laquelle elle "voudrait privilégier Pfizer". Et explique "servir avant tout l’intérêt des citoyens européens". Le comité de pilotage pour les vaccins, "composé d’experts des états membres et de membres de la Commission", a bel et bien décidé d’informer Valneva de l’intention de résilier le contrat, mais cela contribue avant tout à "déclenche un processus permettant à l’entreprise de répondre aux préoccupations émises par la Commission".
Ces préoccupations, impossible d'en connaître le détail, la faute aux "clauses de confidentialité" qui entourent ces contrats. Tout au plus peut-on dire qu'au sein du comité de pilotage, "tout le monde est tombé d'accord" pour solliciter la forme française et obtenir de sa part des éclairages et éléments complémentaires. Si l'hypothèse d'une résiliation figure bel et bien sur la table, il est donc toujours possible que le contrat soit honoré, si Valneva parvient à apporter des réponses convaincantes à la Commission.
L'homologation du vaccin en sur le Vieux continent par l'Agence européenne du médicament (EMA) est par ailleurs observée de près. "Le complexe processus réglementaire menant à une éventuelle mise sur le marché a pris du retard en raison de demandes supplémentaires du comité des médicaments à usage humain (CHMP)", de l'EMA, soulignait il y a peu BFM Bourse, mais une étape a été franchie ces derniers jours. L'Agence a en effet accepté que lui soit soumis un dossier d'autorisation. De quoi rapprocher peu à peu Valneva d'une distribution à travers l'UE.
Du côté de la Commission, on explique avec fermeté ne pas faire obstacle à un vaccin ou à un autre, a fortiori "alors que depuis le début de la crise sanitaire, le souhaite de constituer un vaste portefeuille de vaccins disponibles a été mis en avant". Par ailleurs, "les États membres décident ce qu’ils veulent acheter au bout du compte", rappelle-t-on à TF1 info. En marge des contrats cadres qui régissent les commandes globales de vaccins pour l'UE, "des discussions ont lieu entre les États", nous indique-t-on. Si bien que la France ou tout autre pays pourrait solliciter davantage d'un vaccin plutôt que d'un autre.
Notons enfin que les instances européennes n'auraient que peu d'intérêt à rompre le contrat avec Valneva sur le plan économique. Des acomptes ont en effet été versés et les accords signés ne prévoient pas de clauses induisant leur remboursement. La société française, apprenant que l'EMA acceptait d'instruit son dossier d'autorisation, a affiché sa confiance. "Selon les termes du contrat, Valneva dispose de 30 jours à compter du 13 mai 2022 pour obtenir une autorisation de mise sur le marché ou proposer un plan permettant de remédier à la situation de façon acceptable", a réagi la direction de l'entreprise.
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