CALENDRIER VACCINAL - La suspension du vaccin AstraZeneca en France menace-t-elle la suite de la campagne vaccinale ? Nous avons fait le point.
La France pourrait-elle faire sans AstraZeneca ? Emmanuel Macron a demandé l'arrêt temporaire de l'utilisation du vaccin anglo-suédois par précaution, après des cas de thromboses, préférant attendre l'avis de l'Agence européenne des médicaments. Une décision qui met un coup de frein au rythme de vaccination. Deux millions de doses devaient par exemple être administrés d'ici 15 jours. La campagne vaccinale est-elle pour autant remise en cause ?
Une campagne bousculée "sur le court terme"
Le gouvernement avait fixé deux objectifs : immuniser dix millions de Français d'ici à la mi-avril. Puis 30 millions d'ici juin. Un programme qui repose considérablement sur le vaccin AstraZeneca, comme l'a rappelé Alain Fischer. Le président du président Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale a souligné ce mardi matin sur France Inter que ce produit "représente à peu près 30 à 35% des doses qui doivent ou devaient être administrées au mois d'avril". Pour donner un ordre d'idée, du 7 au 13 mars, 53% des premières doses administrées dans l'Hexagone étaient produites par AstraZeneca, dépassant Pfizer. Et c'est très clairement ce produit qui avait permis l'accélération de la campagne, grâce à l'implication des généralistes.
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Impossible de vacciner 10 millions de Français d'ici un mois ? Selon des sources concordantes à LCI, le Premier ministre juge au contraire que cet objectif est toujours atteignable. Il sera pourtant difficile à tenir. AstraZeneca devait avoir livré 9,2 millions de doses fin avril. Pfizer et Moderna, 19 millions de doses (deux doses par personne) et Johnson & Johnson 1 million (1 dose par vacciné). Enfin, il faut soustraire au tout 5% de "taux de perte", selon le ministère de la Santé. Fin avril, la France aura donc reçu à peine assez de doses pour immuniser 9 millions de personnes.
Et sur le long-terme?
Qu'en est-il sur le long-terme ? Interrogée sur la question, Agnès Pannier-Runacher a été on ne peut plus claire. "Nous avons la capacité (…) de faire vacciner 30 millions de personnes à la fin du mois de juin", a assuré la Ministre déléguée chargée de l'Industrie sur France info.
Reprenons donc le calendrier vaccinal de la Direction générale de la Santé, partagé lors d'un point presse le 9 mars dernier. S'il venait à y avoir une interdiction totale, il faudrait faire une croix sur exactement 17,1millions de doses du laboratoire anglo-suédois. Toutefois, il reste encore énormément de livraisons prévues. Et ce notamment grâce au nouveau calendrier de Pfizer, négocié par l'Union européenne. Tandis que le continent devait initialement disposer de 300 millions de doses, la commande a été doublée. Parmi les 600 millions de nouvelles doses, 15% sont réservées à la France. "Nous aurons livré, à la fin du mois de juin, au total 40 millions de doses de vaccin Pfizer en France", s'est ainsi félicitée Agnès Pannier-Runacher.
De quoi venir compenser un éventuel coup de frein à AstraZeneca. Ainsi, à la fin du premier semestre, la France aura toujours un total de 55.7 millions de doses, dont 17.1 millions du vaccin Johnson & Johnson, qui ne nécessite qu'une seule visite chez le docteur. La France devrait donc toujours disposer de quoi immuniser 30 millions de personnes.
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