Selon l'agence onusienne, l'Europe est devenue l'épicentre de l'épidémie de variole du singe suite à une flambée de cas.L'OMS appelle donc les pays européens à "augmenter leurs efforts" pour éviter que la maladie ne se diffuse encore davantage.Cette variole reste toutefois le plus souvent bénigne.
En deux semaines seulement, le nombre de cas de variole du singe a triplé en Europe. De quoi susciter l'inquiétude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a appelé vendredi à une "action urgente" contre la maladie sur le continent. Dans un communiqué, le directeur régional de l'organisation sanitaire a appelé les pays européens à "augmenter leurs efforts dans les prochaines semaines et mois pour éviter que la variole du singe ne s'installe dans une zone géographique plus grande".
"Une action urgente et coordonnée est impérative si nous voulons changer de cap dans la course contre la diffusion de la maladie", estime le directeur de l'OMS Europe, Hans Kluge. L'agence onusienne a recommandé aux pays d'intensifier leur surveillance de la maladie, notamment son séquençage, et d'obtenir la capacité à la diagnostiquer et d'y réagir. Mais aussi de communiquer auprès des groupes affectés et du large public. "Il n'y a tout simplement pas de place pour la passivité", a insisté son chef.
Selon les données de l'OMS, l'Europe est devenue l'épicentre de cette nouvelle contagion et compte désormais plus de 4500 cas confirmés en laboratoire, soit trois fois plus que mi-juin. Ce qui représente 90% des cas enregistrés dans le monde depuis la mi-mai, date à laquelle cette maladie a commencé à se multiplier sur le continent, alors qu'elle était jusque-là endémique seulement dans une dizaine de pays d'Afrique.
La France, 5e pays le plus touché en Europe
L'Europe compte désormais 31 pays ou territoires ayant rapporté des cas de variole du singe. Le Royaume-Uni compte à ce jour le nombre le plus élevé de cas recensés (1076 selon les autorités britanniques), devant l'Allemagne (838), l'Espagne (736), le Portugal (365) et la France (350), selon les données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Connue chez l'être humain depuis 1970, la variole du singe est considérée comme étant bien moins dangereuse et contagieuse que sa cousine, la variole, éradiquée en 1980. Une recrudescence inhabituelle des cas a été détectée depuis mai en dehors des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest où le virus circule d'ordinaire. La maladie se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes. Le plus souvent bénigne, elle guérit généralement spontanément après deux à trois semaines. Cette maladie se transmet par contact très proche.
Ses experts avaient considéré samedi la flambée des cas comme une menace sanitaire dont l'évolution était très inquiétante, mais sans atteindre pour le moment le stade d'une urgence sanitaire mondiale. Malgré cette décision, "l'évolution rapide et la nature urgente de cet événement signifie que le comité (d'experts) va réexaminer sa position sous peu", indique l'OMS Europe.
Vendredi, le laboratoire danois Bavarian Nordic, seul laboratoire à fabriquer un vaccin déjà homologué spécifiquement contre la variole du singe, a annoncé une nouvelle livraison de 2,5 millions de doses vers les États-Unis, qui avaient déjà commandé 500.000 doses. Le sérum est commercialisé sous le nom de Jynneos aux États-Unis, tandis qu'en Europe il s'appelle Imvanex. Par ailleurs, l'Agence européenne des médicaments (EMA) avait indiqué mardi avoir entamé l'examen d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la variole du singe.