L'organisation prévoit de donner un nouveau nom à la maladie qui est désormais détectée en majorité en Europe.Plusieurs scientifiques ont dénoncé le caractère discriminatoire d'une telle dénomination.En parallèle, le terme "variole du singe" ne correspond pas au mode de contamination de la maladie.
Alors que la maladie concerne désormais une quarantaine de pays, la variole du singe va bientôt être rebaptisée par l'Organisation mondiale de la santé. L'agence onusienne compte, en effet, modifier son nom qu'elle juge "trompeur" et "discriminatoire". Le 14 juin dernier, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué vouloir "changer le nom du virus" de la variole du singe, promettant "des annonces dès que possible" sur ce point.
Pourquoi ce changement, au moment où la variole du singe a été repérée dans plus de 40 pays et pourrait bientôt être considérée comme une urgence internationale par l'OMS ? Si l'organisation n'a pas clairement expliqué ses motivations, la sortie de son directeur général est intervenue après l'émergence de craintes quant au caractère stigmatisant du terme utilisé. Pour l'heure, les différentes souches du virus sont nommées selon les régions de découvertes : Afrique de l'Ouest, Bassin du Congo, etc.
Au début du mois de juin, déjà, une trentaine de scientifiques avaient rédigé une tribune pour demander un renommage de la maladie, jugeant urgent de mettre en place "une nomenclature qui ne soit ni discriminatoire ni stigmatisante". Et pour cause, actuellement, 84% des nouveaux cas sont détectés en Europe.
Un nom qui ne correspond pas au mode de contamination de la maladie
Dans le même temps, ce changement de nom est nécessaire pour gommer toute confusion avec le mode de contamination de la maladie. À l'origine, "cela n'est pas franchement une maladie liée aux singes", rappelle auprès de l'AFP le virologue Oyewale Tomori. Dans les faits, le virus se transmet généralement au contact des rongeurs. Parallèlement à ce côté trompeur, il y a, là encore, des inquiétudes quant au caractère stigmatisant d'un tel nom. "Les singes sont généralement associés aux pays du Sud, en particulier l'Afrique", rappelle sur le site The Conversation le chercheur Moses John Bockarie.
Ces inquiétudes s'inscrivent dans un contexte plus large où l'Afrique a fréquemment été ciblée comme le foyer d'origine de maladies s'étant répandues dans le monde. "On a surtout vu ça avec le sida dans les années 1980, Ebola lors de l'épidémie de 2013, puis avec le Covid et les supposés variants sud-africains", remarque l'épidémiologiste Oliver Restif.
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