Variole du singe : propagation, traitements, vaccin... les scientifiques rassurants sur la maladie

Publié le 2 juin 2022 à 17h32

Source : JT 20h WE

Des scientifiques de l'ANRS-Maladies infectieuses ont fait le point ce jeudi sur la variole du singe.
Ils ont précisé que le virus n'avait provoqué "aucune hospitalisation" et "aucun décès" en France jusqu'à présent, tandis que des traitements et le vaccin contre la variole "classique" se montrent efficaces.

Deux semaines après la détection du premier cas de variole du singe en France, la recherche avance. Ce jeudi, les chercheurs de l'agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS-Maladies infectieuses) ont fait le point sur les avancées scientifiques du virus "monkeypox", qui a officiellement touché 33 personnes dans le pays, dont 24 en Île-de-France. Et elles sont rassurantes.

D'après Alexandra Mailles, épidémiologiste à la direction des maladies infectieuses de Santé publique France, "à ce jour, il n'y a aucun décès et très peu de formes graves" de la maladie parmi les quelque 500 cas repérés dans l'Union européenne et au Royaume-Uni. Les indicateurs nationaux sont similaires. "Aucune hospitalisation, aucun décès", fait savoir l'épidémiologiste.

À ces bonnes nouvelles s'ajoutent les antiviraux disponibles pour lutter contre la variole du singe. L'un d'eux - le Técovirimat - est "très bien toléré dans l'ensemble" et son efficacité est "assez puissante dans les six premiers jours de l'infection", assure le Pr Xavier Lescure, infectiologue à l'hôpital Bichat (Paris). Ce traitement est toutefois contre-indiqué "chez les enfants en bas âge" et les femmes enceintes, précise-t-il, "mais il existe des alternatives avec d'autres antiviraux comme le Brincidofovir et potentiellement des immunoglobulines".

Le vaccin "sûr" et efficace pour les cas contacts

Outre les traitements, les autorités misent aussi sur le vaccin pour limiter la propagation du virus. Dès l'apparition des premiers cas, la Haute autorité de santé avait préconisé au gouvernement d'ouvrir la vaccination aux cas contacts à risque des malades de la variole du singe, avis que la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, avait accueilli favorablement.

S'il n'existe pas de vaccin spécifique contre la variole du singe, celui contre la variole "classique" devrait s'avérer très efficace. "Dans cette famille du virus, il y a de l'immunité croisée, nous pouvons donc utiliser ce vaccin pour protéger vraisemblablement contre le 'monkeypox'", se félicite Brigitte Autran, professeure émérite d'immunologie à la Sorbonne. "La sécurité de ce vaccin est tout à fait établie." Deux injections à un mois d'intervalle sont nécessaires pour procurer l'immunité.

Toutefois, la faible sévérité de la maladie "ne nécessite pas de démarrer une campagne de vaccination préventive", celle-ci devant se cantonner aux personnes exposées au virus. Compte tenu de la longue période d'incubation, estimée entre une et trois semaines, "la vaccination post-exposition peut fonctionner", insiste Brigitte Autran. La première injection doit avoir lieu "dans les quatre ou cinq jours après le contact, de manière à faire monter rapidement le taux d'anticorps pour prévenir l'infection et empêcher" la transmission, détaille-t-elle. "C'est une indication qui a été retenue dans tous les pays exposés à cette épidémie."


Idèr NABILI

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