Variole du singe : que sait-on de la propagation de la maladie ?

Annick Berger avec AFP
Publié le 19 mai 2022 à 16h34, mis à jour le 20 mai 2022 à 9h19
Variole du singe : que sait-on de la propagation de la maladie ?
Source : iStock

Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord.
Une propagation inhabituelle pour cette maladie endémique d'Afrique de l’Ouest.

La variole du singe est-elle en train de prendre de l'ampleur ? Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord. Des données qui laissent craindre une propagation de cette maladie endémique d’Afrique de l’Ouest. 

Le premier malade a été signalé, le 6 mai dernier, au Royaume-Uni. Depuis, les autorités britanniques ont recensé neuf autres cas qui, à l’exception du premier individu infecté qui avait récemment voyagé au Nigeria, ont tous contracté la variole au Royaume-Uni. "Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirme ce que nous craignions initialement, à savoir qu’il puisse y avoir une transmission de la variole du singe, aussi connue sous le nom de 'Monkeypox' au sein de nos communautés", a détaillé à l’AFP la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médiale de l’agence britannique de sécurité sanitaire (OKHSA).

L'Espagne, le Portugal et la Suède touchés

Les personnes infectées présentent des symptômes comprenant de la fièvre, un mal de tête, des douleurs musculaires, un mal de dos, des ganglions lymphatiques enflés, des frissons et de la fatigue. La maladie peut également provoquer des éruptions cutanées, souvent sur le visage, susceptibles de se répandre à d’autres parties du corps, dont les parties génitales. S’il n’existe pas de traitement spécifique contre la variole du singe, cette infection virale se guérit généralement d’elle-même. Elle se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques. 

Après les cas détectés au Royaume-Uni, d’autres pays comme l’Espagne, le Portugal, la Suède, l'Italie, le Canada et les États-Unis ont signalé la présence de la maladie sur leur territoire. Madrid et Lisbonne ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de la maladie. Les deux pays de la péninsule ibérique ont ainsi déclenché une alerte sanitaire nationale. 

Jeudi, un premier cas a été déclaré en Suède, dans la région de Stockholm. Dans un communiqué, l’Agence de santé publique a précisé que la personne infectée n’était "pas gravement malade, mais a reçu des soins", spécifiant ne pas encore savoir où et comment elle avait pu être infectée. En revanche, aucun cas n'a pour le moment été détecté en France. 

Du côté du continent américain, la chaîne publique Radio-Canada a rapporté que les autorités étudiaient une dizaine de cas suspects alors qu’aux États-Unis, un homme qui s’était récemment rendu au Canada a été testé positif à la variole dans l’État du Massachusetts. 

Nouvelle information

La multiplication de ces foyers a alerté l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a annoncé s’intéresser au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle, ce qui représente "une nouvelle information", détaille l’OMS. L'organisation a lancé une étude afin de mieux comprendre cette dynamique de transmission. Sur Twitter, Maria Van Kerkhove, épidémiologiste américaine en charge de l’unité des maladies émergentes à l'OMS, a également précisé que l'organisation s'attendait à une augmentation des cas rapportés ou des pays concernés par la variole du singe, alors que plusieurs études sont menées pour mieux comprendre sa propagation. 

Le Portugal a également rapporté que les personnes atteintes étaient pour la majorité "des jeunes, tous de sexe masculin" qui présentaient des "lésions ulcéreuses". Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) du Canada, rappellent quant à eux que "n’importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe". 

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a également annoncé qu’il allait se pencher sur la maladie et devrait publier un premier rapport d’évaluation "en début de semaine prochaine". Cette agence de l’Union européenne chargée des maladies et des épidémies a précisé qu’elle allait "suivre de près la situation" et a recommandé "d’isoler et de tester les cas suspects et de la notifier rapidement". 

Les autorités sanitaires se veulent toutefois rassurantes, soulignant qu’en Espagne et au Portugal, la variole du singe semble être peu contagieuse entre humains. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que la maladie atteint les pays occidentaux. En 2020, l’institut Pasteur avait déjà recensé plusieurs personnes infectées. Toutefois, autant de cas dans plusieurs pays à la fois reste toujours inexpliqué à cette heure.


Annick Berger avec AFP

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