VIDÉO - Vernis à ongles : attention aux lampes à UV

par M.G
Publié le 4 mai 2023 à 16h45, mis à jour le 5 mai 2023 à 9h49

Source : JT 20h Semaine

L'Académie nationale de Médecine met en garde contre les risques liés aux vernis semi-permanents.
Les principales inquiétudes se concentrent sur les lampes à UV utilisées lors de la pose.
Elles sont suspectées de "favoriser le développement de cancers de la peau".

De l'esthétisme, mais à quel prix ? Lors de la dernière décennie, le secteur de l'onglerie a connu un essor très important. Dans le sillage de la création de nombreux sites, blogs et instituts spécialisés, le marché international de l’ongle enregistre une croissance en valeur de 9,5 % et devrait atteindre, en 2024, une valeur de 13 milliards d’euros. Désormais, "l’onglerie compte pour 15% du marché de l’esthétique et elle touche aujourd’hui tous les âges de 17 à 90 ans", indique l'Académie nationale de Médecine dans un communiqué daté du 28 avril dernier. 

Les lampes à UV, un équipement potentiellement dangereux

Pour autant, ces usages relativement nouveaux ne sont pas sans risque. Ainsi, l'usage accru de lampes chauffantes, utilisées pour l'application de vernis à ongles semi-permanents, augmente la possibilité de contracter des cancers de la peau. Cette forme de manucure, qui dure de deux à trois semaines sans s'écailler, contre quelques jours seulement pour le vernis classique, est, la plupart du temps, appliquée dans des instituts de soins spécialisés. "Son application nécessite cependant l'usage d'une lampe combinant UV (au moins 48 watts) et diode électroluminescente (LED) pour sécher et fixer" les quatre couches de vernis appliquées, note l'Académie de médecine. "Or ces lampes émettent des rayons UV de type A (UVA) qui pénètrent profondément dans la peau et sont connus pour favoriser le vieillissement, mais surtout le développement de cancers de la peau", avertit-elle. 

Les rayons UVA sont connus pour endommager l'ADN des cellules de la peau et favoriser l’apparition de mutations à l’origine de cancers
Académie de médecine

Plus précisément, "les rayons UVA sont connus pour endommager l'ADN des cellules de la peau en produisant des radicaux libres, qui induisent l’apparition de mutations à l’origine de cancers dans ces cellules. La particularité des UVA est d’induire toujours le même type de mutations", souligne l'instance. Le Centre international de recherche sur le cancer les a d'ailleurs classés comme cancérogènes du groupe 1. 

Les chercheurs mettent en avant "trois facteurs" auxquels ces risques "semblent avant tout liés" : "le jeune âge de début d’utilisation (en moyenne 20 ans)", "la fréquence rapprochée des expositions (moyenne de 5 à 6 fois par an)" et "l’exposition durant plusieurs années". 

D'autres effets secondaires

À l'appui de ses propos, l'Académie cite une étude, publiée en 2022 dans la petite revue spécialisée Clinics in Dermatology, qui recense quelques cas de cancers associés à l'usage de ce type de vernis dans les années précédentes. De même, d'autres types d'effets secondaires ont été constatés, à l'instar de réactions cutanées allergiques ou des atteintes mécaniques des ongles. Malgré tout, l'établissement, qui a repris le flambeau de l'Académie royale de médecine, fondée en 1820, reconnaît la nécessité de mener des études épidémiologiques de grande ampleur, qu'elle appelle de ses vœux, pour évaluer plus précisément le risque. 

En attendant, l'application d'une crème solaire sur les mains, 20 minutes avant l'exposition des mains aux lampes UV/LED, est préconisée. "Il faudrait imaginer appliquer de la crème sur toute la surface de la main, puisqu'elle est souvent indroduite dans la machine, en dégageant seulement l'espace de l'ongle", précise Catherine Arfi, dermatologue à Issy-les-Moulineaux (Hauts- de-Seine), dans le reportage de TF1 en tête de cet article.

En parallèle, un recensement du nombre d'appareils de lampes chauffantes vendus chaque année "afin de pouvoir estimer l'évolution du marché" doit être mené. Pour ce qui est du volet pédagogique, l'Académie mise sur l'instauration d'une obligation de joindre à chaque appareil un message écrit d'alerte et de recommandations. Cette mesure constituerait un parfait complément au développement de campagnes d’information pour le grand public et les professionnels. Suffisant pour faire baisser le recours à ce genre de vernis de plus en plus populaire ? 


M.G

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