24H au CHU de Colmar : un hôpital qui va craquer

Publié le 9 janvier 2022 à 20h07, mis à jour le 9 janvier 2022 à 22h44

Source : JT 20h WE

Les soignants souffrent presque plus du manque d'effectifs que de l'afflux de patients. Un manque de bras qui a provoqué la fermeture de 5 700 lits depuis l'an dernier. Témoignages du personnel du CHU de Colmar.

Ils ont soigné les premiers patients Covid de France à Colmar. Un effort colossal qu’ils seraient bien en peine de fournir 2 ans après. “Dans cet espace de 5 lits, on a toujours 2 lits qui sont fermés parce qu'on n'a pas le personnel pour. Ce qui rend fou, c'est de ne pas pouvoir accueillir tous les patients. On n'est plus du tout en capacité d'aller jusqu'aux 60 lits de réa qu'on avait sur la première vague”. Il faudrait 40 infirmières anesthésistes, il en manque 10. Or, les patients ne cessent d'affluer en réanimation. Environ 80% des patients ne sont pas vaccinés. Les soignants prennent sur eux : “C'est difficile, on ne comprend pas. Il y a quasiment peu de vaccinés qui sont chez nous. Ça veut bien dire que le vaccin est efficace et ça permet de ne pas atterrir en réanimation”.

Leur métier est physique et répétitif. Chaque patient doit être retourné plusieurs fois par jour, son état de santé scruté 24h sur 24. Un tour aux urgences et l'on comprend que le flux n'est pas près de s'arrêter. Céline Gil, infirmière, doit isoler les patients contaminés, nettoyer, soigner et recommencer. “C'est un trop-plein, ça fait 2 ans que ça dure. On nous demande de faire beaucoup de choses. On nous demande aussi une part de ménage, ce n'est pas forcément notre rôle”. Pour le chef de service, ce système de cloisonnement des patients Covid ne résistera pas. “On va avoir des malades qui viendront pour autre chose et qui seront en plus positifs au variant Omicron. Donc, il faudra de nouveau trouver des solutions jusqu'au moment où on sera obligé de mélanger des patients Covid et non Covid, parce qu'on n'aura pas le choix”.

À l'autre bout de l'hôpital, les couloirs sont nettement plus vides. Et pour cause, il n'y a plus de personnel pour opérer. Dans le service de chirurgie thoracique, le délai pour se faire opérer d'un cancer du poumon par exemple est d’un mois et demi. Depuis le premier janvier, entre 20 et 50% des opérations sont annulées, tout services confondus.

TF1 | Reportage J. Devambez, M. Merle, S. Jou


La rédaction de TF1info

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