Une parenthèse parfois surprenante, mais devenue indispensable pour certains. La méditation n'a jamais eu autant d'adeptes. Pourquoi un tel succès ? Comment a-t-elle investi tous les milieux ?
Marion est mère de quatre enfants et ses journées sont bien remplies. Elle travaille comme infirmière à l'hôpital de Grenoble. Mais avant d'y entrer, pas question pour elle de manquer ses quelques minutes de médiation, quitte à pratiquer sur le parking grâce à une application. Depuis mars, la demande pour ces applications n'a jamais été aussi forte. Résultat, cet ancien studio de rock a trouvé une nouvelle vocation. Aujourd'hui, c'est la voix d'une instructrice de méditation qui est enregistrée. Certains programmes sont gratuits sur Petit Bambou. D'autres sont en accès payant, 7 € par mois. L'appli compte jusqu'à 15 000 nouveaux utilisateurs par jour. C'est trois fois plus que l'année dernière, du jamais-vu.
Au même moment près de Besançon, la mission a fait son entrée au collège. Certains exercices sont étonnants. Ces élèves de cinquième ont un an de pratique derrière eux. Deux fois par semaine, une instructrice extérieure intervient. De quoi apprendre à se concentrer et mettre de côté les désagréments. Le changement se mesure aussi dans la cour de récréation. Les élèves étaient parfois violents entre eux. La directrice a vu baisser le nombre d'incidents et d'incivilités. Il y a eu un avant et un après.
Plus de 400 établissements scolaires ont expérimenté la méditation. Et même les entreprises s'y mettent aussi. Dominique est mécanicien depuis trente ans. Son entreprise loue des machines de chantier. Aujourd'hui, la séance de méditation se tient en visioconférence. Dans une salle de repos, derrière leur bureau ou en télétravail, une vingtaine de salariés participent à l'heure du déjeuner. 300 € la séance, payée par l'entreprise, et ce n'est pas seulement pour le bien-être. La méditation améliore les performances des salariés puisqu'ils vont mieux, plus heureux et beaucoup plus détendus. Et cela se ressent dans les contacts qu'ils ont auprès des clients. Cette pratique fait aussi vendre dans les grandes enseignes. Les produits spécifiques ont envahi les rayons. Leurs ventes ont bondi de 30% cette année. Ils s'adressent désormais à tout le public, même aux tout-petits.