Bronchiolite : pourquoi le virus risque de beaucoup circuler cet hiver

Publié le 14 octobre 2021 à 9h50

Source : TF1 Info

MALADIE RESPIRATOIRE - Le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France relève des signes d'un "démarrage rapide et plus précoce" de la circulation du virus de la bronchiolite. Les régions Grand-Est et Ile-de-France sont désormais en phase épidémique. On vous explique.

Les maladies hivernales reviennent en force, et avec elles la bronchiolite. Cette maladie, courante et très contagieuse, qui provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante, touche déjà de nombreux nourrissons. Dans son bulletin hebdomadaire épidémiologique paru ce mercredi, Santé Publique France relève des "indicateurs en faveur d'un démarrage rapide et plus précoce de la circulation du virus par rapport aux autres années". 

Au total en France métropolitaine, 1779 enfants de moins de deux ans ont été enregistrés aux urgences entre les 4 et 10 octobre, un chiffre en hausse de 38% par rapport à la semaine précédente.  Parmi eux, 643 (36%) ont été hospitalisés. Deux régions particulièrement touchées passent en phase épidémique selon Santé Publique France : Grand-Est et Île-de-France.

Pourquoi doit-on se préparer à une circulation plus forte du virus de la bronchiolite cette année ? La mise sous cloche due au Covid  est passée par là. "Du fait des gestes barrières, les enfants n'ont pas été confrontés au virus, donc leur système immunitaire a été un peu en veille. Avec le déconfinement, avec une reprise de vie plus normale, c'est l'explosion totale", explique Jean-Marie Camus, kinésithérapeute respiratoire à Mérignac (Gironde), dans le reportage de TF1 en tête de cet article. 

L'inquiétude est également de mise du côté du Conseil scientifique, qui expliquait il y a quelques jours dans son dernier avis que la lutte contre le Covid-19 a stoppé la circulation des virus comme la bronchiolite depuis maintenant deux ans, faisant craindre une épidémie "de grande ampleur" cet hiver. 

"Là, ça commence très tôt, et a priori, si on suit le début de la courbe, oui, ça va être une année phénoménale", constate également auprès de TF1 Eric Martin, kinésithérapeute à Bordeaux. Rien que sur le week-end dernier, la permanence des kinés respiratoires de Gironde a été appelée 140 fois.

Les services hospitaliers s'organisent

Face à cette forte demande, les gardes vont reprendre plus tôt que d'habitude. "Logiquement, ça commence début novembre, et donc on va anticiper de quinze jours parce qu'on a des chiffres assez préoccupants", explique Marik Fetouh, directeur d'AquiRespi, la plateforme de coordination des soins respiratoires en Nouvelle-Aquitaine.

"La semaine dernière, la bronchiolite représentait 6% des passages aux urgences, ce qui est au-dessus des années précédentes, y compris avant l'épidémie de Covid", observe-t-il. Cette organisation en amont permettra également de préparer les services hospitaliers, déjà fortement sollicités lors de la crise sanitaire liée au Covid-19. 

Si elle est bénigne dans 95% des cas, cette maladie peut provoquer des passages aux urgences chez les nourrissons et il est fortement recommandé de consulter en cas de symptômes. Un respect des gestes barrières est également préconisé pour éviter de contaminer les plus petits. 

"Il ne faut pas emmener de bébé de moins de 3 mois dans des grandes surfaces, et on doit garder un minimum de distanciation", insiste le Dr Fabienne Kochert, présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire. Les bisous aux bébés sont d'ailleurs à proscrire : s'il est dû au virus respiratoire syncytial, un rhume chez un adulte peut donner une bronchiolite chez un tout petit.


La rédaction de TF1info

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