PANDÉMIE - Des équipes du CNRS et du CHU de Montpellier ont mis au point un test salivaire. Plus rapide et plus simple que la méthode par prélèvement nasal, il sera disponible dans l'Hexagone d'ici quelques jours.
"Tester, tester, tester !" La ritournelle tourne en boucle dans la bouche des professionnels de santé depuis le début de l’épidémie. Face à la nécessité de diagnostiquer un maximum de personnes en un temps record, une équipe de chercheurs du CNRS, en collaboration avec des médecins du CHU de Montpellier, a mis au point un test salivaire capable de détecter rapidement si une personne a été infectée par le nouveau coronavirus (Covid-19). Ce nouveau test, baptisé "EasyCov", sera commercialisé dans les prochains jours.
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Comment fonctionne-t-il ?
Il suffit de prélever de la salive, l’un des principaux vecteurs du virus, et de placer l’échantillon dans un tube fermé de 0,5 mL où se trouvent les réactifs, chauffés à 65°C via une machine. S’en suit une réaction chimique : une couleur indique à l'utilisateur s’il est positif ou non au Covid-19. Cette méthode présente un double avantage par rapport aux prélèvements nasopharyngés. "Le patient lui-même peut effectuer le prélèvement et donner la pipette de salive au soignant, ce qui évite un risque de contamination entre le patient et la personne qui prélève", souligne dans le reportage de TF1 en tête de cet article Franck Molina, chercheur au CNRS et directeur du laboratoire montpelliérain Sys2Diag. De même, plus besoin d’enfoncer un écouvillon dans la narine, "ce qui rend le test moins pénible pour le patient".
En combien de temps le résultat tombe-t-il ?
A la différence des tests virologiques dits "PCR" (via un prélèvement nasal), le test salivaire "EasyCov" ne nécessite pas de traitement en laboratoire. Son principal avantage est qu’il permet d’obtenir un résultat au bout de 60 minutes, quant il faut plusieurs heures pour la méthode de référence. "La couleur jaune apparaît lorsque le virus est présent dans l’organisme, alors que la couleur orange indique qu’il n’a pas été détecté", explique Mellis Alali, ingénieurs d'études au CNRS. Parmi les utilisations possibles, les transports, les rencontres sportives ou tout autre événement, par le biais d'une application qui permet de traiter un grand nombre de personnes.
Est-il plus fiable que le test virologique ?
Pour évaluer sa fiabilité, le dispositif a été testé auprès de 180 personnes du CHU de Montpellier, à la fois des patients testés positifs et des personnels soignants supposés être négatifs. "La sensibilité est supérieure à 70%. Il n’existe aucun test avec 100% de sensibilité. Cette technique est aussi bonne que la PCR classique. Le nombre de faux positifs est très faible", indiquait la semaine dernière à LCI le Pr Reynes, chef du service des maladies infectieuses au CHU du Montpellier, qui dirige les essais cliniques.
A partir de quand sera-t-il disponible ?
Ce nouveau test sera commercialisé dans les prochains jours via les professionnels de santé. Ses concepteurs espèrent obtenir un remboursement de la Sécurité sociale.