VIDÉO - En Guyane, des villages entiers s'auto-confinent par peur du virus

Publié le 17 juin 2020 à 16h55

Source : JT 13h Semaine

OUTRE-MER - Si le déconfinement de l'Hexagone progresse, la Guyane, dernier département encore classé orange avec Mayotte, reste partiellement confinée. En huit jours, le nombre de cas a doublé dans cette collectivité d'outre-mer voisine du Brésil. Le point sur la situation.

Un mois après la fin du confinement, l’épidémie de Covid-19 redémarre en Guyane. Confinés partiellement, les 300.000 habitants de cette région d’outre-mer voisine du Brésil doivent respecter un couvre-feu de 19 heures à 5 heures du matin. 

Au sein du village amérindien de Norino, sur la commune de Macouria, les résidents ont eux décidé de s’auto-confiner, notamment pour protéger les personnes âgées. "Les villageois ont peur, explique Philippe Labonté, chef coutumier du village, dans le reportage du JT de TF1 en tête de cet article. Ils craignent qu’un de leurs parents soit malade." Depuis le 13 juin, seuls le facteur et les personnels soignants ont le droit d'y pénétrer.

On est totalement débordés. Notre standard téléphonique explose.
Le Dr Mirdad Kasanji, qui dirige l’Institut Pasteur de la Guyane.

A Cayenne, dans la capitale, le "drive" de l’Institut Pasteur affiche complet. Des centaines de test y sont réalisés chaque jour. "On est totalement débordés. Notre standard téléphonique explose", confirme le Dr Mirdad Kasanji, qui dirige l’Institut Pasteur de la Guyane. En huit jours, le nombre de cas positifs a doublé dans la collectivité d’outre-mer. 

Au Centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne (CHC), les équipes se préparent à un afflux de patients. "Nous avons mis en place d’autres dispositifs qui, en cas de montée en charge, pourra nous permettre ou bien d’évacuer des patients ou bien d’augmenter les capacités d’accueil en réanimation", assure le Dr Hatem Kalell, chef du pôle Urgences-réanimation.

Ce mardi 17 juin, le dernier bilan faisait état de 1.421 personnes testées positives (+95 cas en 24 heures), 13 patients en réanimation, 72 hospitalisations et 5 décès (+2). La Guyane était passée la veille au stade 3 de l'épidémie - qui signifie que le virus circule activement sur l'ensemble du territoire et non plus seulement dans des zones limitées - et l'Agence régionale de santé a alerté sur "un afflux de patients" à venir, demandant du personnel supplémentaire malgré le renfort de la réserve sanitaire. Par précaution, les élections municipales, prévues le 28 juin, ont été reportées. Le gouvernement envisage même désormais d'y prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 30 octobre, alors qu'il était censé prendre fin le 10 juillet, comme en métropole.

La Guyane s’était confinée le 17 mars dernier, suivant le calendrier national, et avait échappé à la première vague.  Cette reprise de l’épidémie en Guyane peut sans doute s’expliquer par sa proximité avec le Brésil, où le nombre de cas explosent actuellement. La frontière, qui s’étend sur quelque 730 kilomètres de long, est pourtant officiellement fermée depuis le 19 mars. 


La rédaction de TF1info

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