"Lâchée dans la nature" : atteinte d'un cancer, Ambre, 27 ans, raconte "l'angoisse" des soins retardés par le Covid

par Hamza HIZZIR
Publié le 12 octobre 2020 à 10h12
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Source : JT 13h WE

TÉMOIGNAGE - L'épidémie de Covid-19 a de sérieuses conséquences sur le dépistage, le diagnostic et la prise en charge du cancer du sein. En témoigne Ambre Foubert, 27 ans, qui devait se faire opérer en mars.

Ambre Foubert, juriste de 27 ans, vit une année 2020 bien plus éprouvante que la moyenne, bien que cette moyenne soit singulièrement élevée. Elle raconte à TF1 : "On m'a diagnostiqué mon cancer du sein en 2018, après un contrôle bénin. Cela a été un gros choc. On a dû me faire une ablation du sein malade. Et cette année, avant le Covid, on devait m'enlever le deuxième sein, parce qu'il y avait un gros risque de récidive en raison de mon jeune âge (elle avait 25 ans en 2018, ndlr). Malheureusement, l'opération était prévue le jour même du confinement, donc ils me l'ont déprogrammée en urgence la veille, sans me dire quand elle aurait lieu. J'ai été lâchée dans la nature pendant plusieurs mois. Sans suivi, sans soins de kiné, comme les kiné ne pouvaient plus exercer, sans rendez-vous médical... J'ai juste reçu quelques mails du chirurgien."

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Cela s'est heureusement (un peu) arrangé. "Heureusement, mon chirurgien a réussi a caler une opération début juin, qui s'est bien passée, poursuit-elle. Mais il y a eu des séquelles, une fibrose très douloureuse, qu'on m'a retirée en septembre, mais qui me fait toujours mal aujourd'hui." 

Reste, toutefois, la peur, ressentie durant de longs mois. "Quand on m'a annoncé la déprogrammation, j'ai surtout ressenti beaucoup de tristesse. Parce que je m'étais préparée à l'opération, javais fait en sorte d'arriver sereine et zen à ce moment important... Et puis tout s'est écroulé. Cela m'a enlevé ma détermination. Ensuite, pendant tout le confinement, j'avais ce stress que l'état de mon sein qui n'est pas malade se dégrade. Déjà que, de base, ce confinement n'était pas très calme, ni très serein... Ma préparation psychologique n'avait servi à rien. J'ai beaucoup angoissé", confie-t-elle.

Vers "des milliers de décès supplémentaires" ?

Elle n'est pas un cas isolé. Alors qu'en ce mois d'octobre, comme tous les ans, professionnels et associations sensibilisent et soutiennent tous azimuts la recherche autour du cancer du sein, en organisant dépistages, événements et collectes de fonds, le rebond de l'épidémie de Covid-19 continue de semer la pagaille. Et de décourager de nombreuses Françaises à effectuer leurs examens de mammographie. Dans un communiqué publié le 29 septembre, l’association RoseUp note ainsi que "les cancérologues s’alarment, parce que les tumeurs non détectées à temps provoqueront des milliers de décès supplémentaires".

Potentiellement, cette maladie concerne une femme sur huit. Éric Solary, onco-hématologue à l’institut Gustave-Roussy, interrogé par Libération, a, lui, confié son "inquiétude", constant que "les projections réalisées dans divers pays convergent : le Covid-19 a bloqué le dépistage, retardé le diagnostic et perturbé le traitement des cancers identifiés". Ce que, du reste, confirment de nombreuses études, comme celle menée à Utrecht aux Pays-Bas, indiquant que 48% des femmes diagnostiquées d’un cancer du sein se sentent "abandonnées" pendant la pandémie... 

De son côté, Ambre Foubert a appris, vendredi 9 octobre, que sa reconstruction mammaire à venir était elle aussi reportée, à cause du plan blanc. 


Hamza HIZZIR

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